Le 13 mai 1972 demeure une date ancrée dans l'histoire du pays, symbolisant la chute de la première République, à peine douze ans après l'accession à l'indépendance. Ce jour-là, le mouvement estudiantin, galvanisé par un sentiment général de mécontentement, a conduit à la destitution d'un régime politique par le biais de manifestations de masse. Cette méthode de protestation dans les rues est devenue une caractéristique récurrente des périodes de troubles politiques dans le pays, réitérée lors de multiples occasions depuis lors.
Inquiétude
Aucune célébration officielle n'est prévue pour marquer cette date dans la capitale alors que l'événement a aussi laissé une marque indélébile sur la ville d'Antananarivo, notamment avec l'incendie de l'hôtel de ville, un symbole de la rébellion. L'endroit devant la mairie a été depuis baptisé « Place du 13 mai », devenant un lieu emblématique qui continue à susciter l'inquiétude de tout gouvernement en place. Cette crainte s'est manifestée lors de diverses périodes tumultueuses de l'histoire récente du pays, notamment en 1991, 2002, 2009 et 2018, où les manifestations et les revendications ont secoué le pouvoir établi.
Justice
Pourtant, même après 52 ans, les aspirations exprimées en mai 1972 pour une « deuxième indépendance » demeurent réelles. Les idéaux de liberté, de justice et de démocratie, qui ont inspiré les manifestants de l'époque, résonnent encore dans les revendications actuelles d'une frange de l'opinion. Feu Willy Razafinjatovo, dit Olala, de son vivant, a toujours tenu chaque année à célébrer la date à Analakely. Malgré les changements politiques survenus depuis lors, les défis socio-économiques persistants et les aspirations non réalisées ont alimenté un sentiment de continuité dans les luttes pour une gouvernance plus juste et équitable.