Ile Maurice: Tombé dans l'oreille d'un sourd...

On s'inquiétait, dans cette chronique, entre autres, le 1er octobre de l'année dernière, du problème des rats à Maurice et des dangers de la leptospirose véhiculée par ceux-ci ( * ). Il est clair que depuis longtemps déjà, le ministère de la Santé publique ne s'occupe plus de contrôler la prolifération de ces rongeurs, ayant passé la responsabilité aux Conseils de district et municipalités, si tant que la situation s'est grandement détériorée en conséquence.

Au point où le ministère de la Santé publiait un communiqué le 4 mai dernier, indiquant 20 cas de leptospirose depuis le début de l'année, dont cinq cas au seul mois d'avril. S'il est vrai que la bactérie impliquée peut aussi être véhiculée par les chiens, les cochons et d'autres animaux, un des vecteurs principaux demeure le rat, dont l'urine peut contaminer la nourriture humaine ou l'eau. Si pour contrer la leptospirose, on peut vacciner son chien (avec qui on fait parfois des mamours, nez à nez... Attention donc !) ; pour les rats, ce n'est évidemment pas possible et les seules approches valables dans ce cas, resteront les poisons et le rat catching.

La leptospirose est une maladie grave, dont les symptômes sont la fièvre avec frissons, douleurs musculaires ou articulaires, yeux rouges et maux de tête, mais elle peut évoluer vers une maladie rénale, hépatique ou pulmonaire, ce qui complique, bien sûr, la situation. Si elle n'est pas traitée, cette bactérie peut causer une méningite ou causer une défaillance du rein, du foie ou du poumon. On estime le nombre de cas annuels à un million mondialement avec un taux de mortalité de 6,85 % ( ** ), soit presque 4 fois le taux de mortalité du Covid !

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Les autorités sont donc instamment invitées à mieux contrôler les rats, avant que la presse internationale ne se fasse des choux gras sur un touriste leptospirosé ! ÉCOUTEZ, de grâce, et AGISSEZ SVP !

Il faudra que l'on m'explique. Depuis dimanche dernier, les Israéliens envoient des sms et distribuent des pamphlets invitant 100 000 du 1,5 million de Palestiniens désormais retranchés à Rafah dans sa partie est à évacuer vers «ailleurs» pour permettre à une opération militaire «précise» d'être menée à bien. De nombreux Palestiniens ont obtempéré. 110 000 remontent vers le centre de Gaza et Khan Younis, selon Al Jazeera. Les Israéliens occupent aussi, désormais, les deux postes frontières avec l'Égypte, côté palestinien, réduisant ainsi le peu de ravitaillement qui trouvait encore son chemin vers un Gaza assiégé et affamé. Des pirouettes médiatisées vers un cessez-le-feu n'auront malheureusement été que des leurres.

Moi, ce que je veux comprendre, c'est comment l'armée israélienne peut croire que les soldats et affiliés de Hamas qui étaient dans l'est de Rafah, vont y rester pour leur «opération spéciale» ? Pourquoi ne se déplaceraient-ils pas avec le mouvement de population, comme ils semblent l'avoir fait depuis le premier jour d'invasion de Gaza dans le nord ? Ils sont prévenus, que diable !

L'armée israélienne (IDF) a, en fait, un double problème dans son invasion et ce ne sont pas des problèmes qui vont disparaître de sitôt : les otages et la population civile gazaouie ! Cette guerre ne pourra se «gagner» que si le Hamas se défait de tous ses otages (ne retenant alors aucun levier... ce qui relève de l'improbable) et que l'IDF ne se sente pas trop contrainte par la présence de la population civile qui, dit l'IDF, est utilisée comme un bouclier permanent par le Hamas... Une équation insoluble ! D'autant que Netanyahu, vu ses problèmes politiques et criminels en Israël, ne semble plus avoir aucun intérêt à un cessez-le-feu et à retrouver la paix, au point où il semble prêt à risquer de perdre le soutien du bouclier américain, dont il est pleinement bénéficiaire depuis 75 ans ! Le Hamas ne semble pas très excitée non plus par la perspective de paix.

La Maison Blanche dépitée et, avec un oeil sur les présidentielles de novembre, a commencé à bloquer les livraisons d'armes offensives à Israël... Tel Aviv (et le Hamas) peuvent-ils rester sourds au reste du monde ?

Avec un peu de retard, (ça peut arriver !), la Banque centrale (BoM) a publié ses comptes de résultat au 30 juin 2023. Que ces comptes soient publiés le jour même où une question parlementaire demandait où ils étaient, relève d'une improbabilité statistique, d'autant que les auditeurs ont signé ces comptes depuis... le 31 octobre 2023 !

Cependant, en un mot ou en trois, ça va mieux à la BoM. Le profit «net» est situé à Rs 1,8 milliard et découlerait en partie d'un réalignement du portefeuille d'investissement qui profite des taux d'intérêts en hausse. Des gains de change, (puisque notre roupie s'affaiblit), des gains de valeur sur l'or détenu en réserve, ainsi que des gains (et des pertes) sur le portefeuille détenu dans la filiale qu'est MIC, permettent même à la banque d'afficher Rs 4,6 milliards de surplus avant les transferts statutaires divers aux réserves. Le capital nominal de la banque qui est de Rs 10 milliards au départ, se consolide ainsi à hauteur de Rs 15,5 milliards.

Fait un peu surprenant : à vendredi, les comptes de la MIC, qui sont pourtant consolidés dans ceux de la BoM, n'avaient pas encore été publiés sur leur site web... ça ne saurait tarder, peut-on espérer ? Mais on peut au moins avancer à ce stade que s'il y a des réévaluations positives au portefeuille immobilier (+Rs 420 millions) et une réévaluation de +Rs 2,4 milliards sur les 49 % d'actions détenues dans Airport Holdings; MIC a enregistré un fair value adjustment négatif de Rs 785 millions sur son portefeuille de Rs 17,1 milliards que l'auditeur KPMG décrit comme regroupant les «systemically large, important and viable companies in Mauritius» (SLIV). Ces 785 millions d'ajustements gênent-ils ?

Au final, pour l'année financière au 30 juin 2023, il y a eu Rs 3,3 milliards d'investissements nouveaux dans ce portefeuille SLIV, ce qui fait que des Rs 81 milliards mises à disposition de la MIC par la BoM, seuls 21 % ont été vers les SLIV pour lequel le fonds avait été pourtant initialement imaginé ; 11 % se retrouvent dans l'immobilier (dont MIC Smart City), 32 % ont été canalisés vers Airport Holdings, une entreprise d'État, alors que 39 % (Rs 31,6 milliards) sont, pour le moment, inemployés et en compte courant avec la BoM.

C'est une mise en perspective éclairante à plus d'un titre ! Les sourds... verront-ils plus clair ?

Une belle histoire !

Opal est née avec une déficience génétique qui l'empêchait d'entendre. L'absence d'une protéine spécifique au niveau de l'oreille interne (la cochlée) faisait que les signaux auditifs vers son cerveau étaient bloqués. En 2024, un virus inoffensif a été utilisé pour transporter une bonne copie de cette protéine défectueuse vers l'oreille interne dans une procédure qui n'a pris que 16 minutes. Quelques semaines plus tard, Opal, âgée de 18 mois, entendait presque parfaitement et commençait à causer et à se délecter du bruit de ses tambours !

Il s'agissait dans ce cas du gène OTOF qui, des 21 000 gènes du corps humain, était défaillant. Mais imaginons seulement les portes ainsi ouvertes pour toutes les maladies causées par d'autres déficiences génétiques ! N'est-ce pas fascinant qu'en parallèle de toute cette médiocrité humaine qui nous entoure (guerres, pollutions, voyouteries diverses), que cette même humanité soit capable d'avancées aussi spectaculaires ?

Beethoven avait 53 ans quand, il y a 200 ans le 7 mai dernier, il conduisait la première de sa neuvième symphonie, à Vienne. Sa dernière jamais écrite. Or, il était complétement sourd depuis l'âge de 26 ans... Pourquoi cette surdité ? Et ces nombreuses maladies qui l'ont miné toute sa vie ?

Deux mèches de cheveux authentifiées de Beethoven donnent aujourd'hui la réponse. Le taux de plomb dans ses cheveux était à 90 fois le taux normal ! Un taux d'arsenic de 13 fois et du mercure de 4 fois le taux normal n'ont pas dû arranger les choses...

Non ! On ne l'empoisonnait pas ! Mais au 19e siècle, le plomb se retrouvait dans les médicaments, les pommades et... le vin, que Beethoven consommait en grande quantité. Or on ajoutait du «sucre de plomb» (acétate de plomb) au vin de piètre qualité afin d'en améliorer le goût... et on trempait les bouchons dans du sel de plomb, pour assurer l'étanchéité des bouteilles ! Plus il buvait, plus il était malade, et plus on lui prescrivait... pommades et médicaments ! À un certain moment, Beethoven consommait jusqu'à 75 médicaments et pommades, la plupart desquels contenaient... du plomb !

Sur son lit de mort, son éditeur lui portait 12 nouvelles bouteilles de vin, ce qui nous valait ses dernières paroles, si ironiques au vu de ce que l'on sait maintenant : «Dommage, dommage - trop tard !»

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