Maroc: L'autonomisation économique et politique des femmes, un prélude à une société de dignité, d'égalité et de droits

Hanane Rihab au forum régional de l'OFI dans la région de Béni Mellal-Khénifra

La secrétaire nationale de l'Organisation des femmes ittihadies (OFI), Hanane Rihab, a souligné que l'autonomisation économique et politique des femmes constitue un prélude à une société de dignité, d'égalité et de droits, expliquant que cela nécessite l'adoption de mesures discriminatoires positives en leur faveur.

« Nous n'exagérons pas si nous disons que les femmes sont les plus grandes victimes du capitalisme sauvage, des guerres, des crises économiques et des épidémies, comme l'atteste le rapport du HCP sur les répercussions de la crise sanitaire du Covid-19 sur les droits des femmes », a rappelé Hanane Rihab lors du premier Forum régional de l'OFI dans la région de Béni Mellal-Khénifra tenu la fin de la semaine dernière à Béni Mellal et placé sous le thème «Action continue pour un développement régional global ».

Elle a indiqué que plusieurs programmes gouvernementaux tels que Forsa, Awrach et même ceux liés au soutien social, excluent l'approche genre, déplorant que de nombreuses mesures reflètent une orientation conservatrice en porte-à-faux avec les slogans libéraux scandés par l'exécutif.

La secrétaire nationale de l'OFI a affirmé qu'il faut prêter attention aux femmes marocaines travaillant dans les fermes agricoles, les usines, ainsi qu'aux femmes maltraitées, sans revenus, ou vivant dans des conditions précaires.

Les femmes constituent un partenaire essentiel

dans la réalisation des objectifs de développement sociétal

Hanane Rihab a relevé que de nombreuses revendications défendues par le mouvement féministe marocain, soutenu par les forces progressistes, notamment l'USFP, sont toujours d'actualité, et que certaines d'entre elles doivent être actualisées.

Elle a cité à titre d'exemple la nécessité d'actualiser le Code de la famille conformément aux mutations sociétales, y compris l'augmentation du taux de familles ayant pour chef de famille une femme.

La région a besoin de plus d'opportunités et de beaucoup d'efforts et de travail pour parvenir à un développement global

Elle a également appelé à une meilleure application des valeurs d'égalité dans les articles du Code du travail, et à reconsidérer la loi-cadre relative à la protection et la promotion des droits des personnes en situation de handicap, afin de prendre en compte la situation économique et sociale des femmes qui s'occupent d'enfants en situation de handicap, notant que les lois de protection sociale ne prévoient pas de mesures fondées sur la discrimination positive en faveur desdites femmes.

De son côté, Malika Zakhnini, secrétaire régionale de l'OFI à Béni Mellal-Khénifra, a assuré que cette région, malgré ses énormes ressources naturelles et humaines, est l'une des régions les moins favorisées en matière de développement.

Selon elle, Béni Mellal-Khénifra, région montagneuse et rurale par excellence, est enclavée et souffre des conséquences du changement climatique, ajoutant que le nom de cette région est associé aux embarcations de la mort, aux accidents mortels de la circulation et au taux le plus élevé de chômage.

«Cette région a besoin de plus d'opportunités et de beaucoup d'efforts et de travail pour parvenir à un développement global », a-t-elle martelé.

Pour sa part, Noureddine Zoubdi, secrétaire régional de l'USFP à Béni Mellal-Khénifra, a affirmé que les femmes constituent un partenaire essentiel dans la réalisation des objectifs de développement sociétal, rappelant que les dernières décennies ont connu un intérêt croissant pour les tâches que les femmes accomplissent dans ce domaine, d'autant qu'aucun progrès ne peut se produire sans leur contribution.

Noureddine Zoubdi a précisé que le Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra a tenu à accorder aux femmes la place qui leur échoit en concluant une convention avec le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, la wilaya de la région de Béni Mellal-Khénifra, les quatre préfectures de la région et l'Agence de développement social, et ce dans le but de parvenir à l'indépendance économique des femmes porteuses de projets.

Il a ajouté qu'afin d'encourager les coopératives de femmes, le Conseil régional leur apporte son soutien depuis des années, jusqu'à la publication du rapport de la Cour des comptes recommandant de le geler parce qu'il était contraire à la loi et limitait les partenariats aux seules associations et coopératives reconnues d'utilité publique. En outre, le Conseil régional a oeuvré, selon Noureddine Zoubdi, à adopter une approche genre au sein de ses instances. En effet, deux femmes sont membres du conseil, tandis que deux autres président deux commissions permanentes (la commission du tourisme et celle du développement économique).

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