Bruxelles justifie la décision par « l'évolution de la situation politique et sécuritaire » au Mali, alors que le pouvoir actuel s'est tourné militairement et politiquement vers la Russie.
Au vu de « l'évolution de la situation politique et sécuritaire », l'Union européenne (UE) a décidé de ne pas reconduire le mandat d'une mission de formation militaire au Mali. Les dirigeants de la Transition viennent de repousser de rendre le pouvoir aux civils, avec le concours de la population, à cause des attaques des groupes djihadistes. Les Etats membres de l'UE « ont décidé d'un commun accord de ne pas proroger le mandat de la mission EUTM [European union training mission] au-delà du 18 mai 2024 suite à la revue stratégique et aux consultations menées avec les autorités maliennes », a annoncé la Commission européenne. « En onze ans de présence (...), l'EUTM Mali a épaulé, à la demande des autorités, les Forces armées maliennes ainsi que la force conjointe du G5 Sahel, contribuant à la lutte contre la menace terroriste par le développement des forces de sécurité et de défense maliennes », a-t-elle ajouté.
L'EUTM, qui a pu compter jusqu'à 700 soldats d'une vingtaine de pays européens, était déployée depuis 2013 pour entraîner et conseiller les forces du Mali confronté depuis 2012 à la propagation djihadiste. Faisant de la souveraineté nationale son mantra, le pouvoir de transition, qui s'est installé par la force en 2020, a rompu l'alliance antidjihadiste avec la France et ses partenaires européens et s'est tourné militairement et politiquement vers la Russie.
L'UE a dénoncé, de son côté, ce qu'elle a appelé « le recours à des mercenaires du groupe de sécurité russe Wagner ». « Les voies du dialogue politique et de la coopération sécuritaire et technique restent ouvertes, notamment par l'intermédiaire de la délégation de l'UE à Bamako, par l'opération civile Eucap Sahel Mali et par la cellule régionale de conseil et de coordination de l'UE pour le Sahel », a assuré Bruxelles.