Sénégal: Sédhiou / Trafic international de bois, feux de brousse, défrichement - Le ministre de l'environnement annonce un train de mesures

Le mal a fini de traverser les âges et demeure actuel dans la région de Sédhiou. En visite de travail avant-hier, samedi 11 mai 2024, dans la région de Sédhiou, le ministre de l'environnement et de la transition écologique a pris connaissance de l'ampleur exubérante du trafic international de bois en Casamance, les feux de brousse dévastateurs à Sédhiou, les défrichements abusifs, entre autres attaques anthropiques. Face à ce péril inquiétant, Pr Daouda Ngom envisage des actions communes avec la Gambie voisine et de renforcer la surveillance pour circonscrire le mal.

Une visite de travail à pas de charge pour constater de visu l'agression multiforme de l'homme sur l'environnement ! Pr Daouda Ngom déclare être venus à Sédhiou, avec sa délégation, «pour échanger avec les acteurs sur les moyens de préservation des ressources forestières et de la chasse. Ici, les problèmes qui nous ont été remontés sont connus de tous, il s'agit d'abord de l'exploitation illégale du bois, le trafic du bois vers les pays étrangers. Cela constitue un problème qui tient à coeur le gouvernement du Sénégal», a dit le ministre de l'environnement et de la transition écologique.

Pr Daouda Ngom annonce que des actions sont en cours pour barrer la route aux délinquants. «Nous sommes en train de renforcer la police forestière, avec l'appui des forces de défense et de sécurité notamment l'armée et la gendarmerie qui viennent en appoint aux agents des eaux, forêts et chasse qui abattent un travail de titan».

Des patrouilles mixtes avec la Gambie

Convaincu que la bataille pourrait se révéler vaine, sans l'implication des voisins de la Gambie généralement indexés dans ce trafic illicite de bois, le ministre Daouda Ngom souligne ce qui suit : «nous sommes également en train de discuter avec nos voisins de la Gambie (sur) comment aménager nos forêts le long de nos frontières car les frontières sont politiques mais ne sont pas écologiques. La Gambie et le Sénégal sont des pays frères qui partagent les écosystèmes».

Le mal est au sein de nos communautés

Sans vouloir faire la politique de l'Autriche, le ministre de l'environnement et de la transition écologique déclare qu'«il y a aussi des complicités au niveau des communautés locales du Sénégal, qui facilitent cette exploitation illicite du bois en Casamance. Raison pour laquelle, nous devons renforcer la sensibilisation pour que chaque sénégalais comprenne que la forêt lui appartient et qu'il doit en prendre soin».

Et Pr Daouda Ngom de poursuivre, sur d'autres préoccupations et non des moindre : «l'autre problème est lié aux feux de brousse qui inquiètent aussi dans la région de Sédhiou. J'ai même sursauté quand monsieur le gouverneur m'a informé que chaque semaine il y a au moins deux feux de brousse qui se déclarent dans la région de Sédhiou».

Et de prévenir : «là aussi, le gouvernement prendra des mesures idoines pour résoudre ces problèmes. A cela s'ajoutent d'autres problèmes comme des défrichements non autorisés, l'occupation illégale des forêts. Et là, les autorités administratives et les services forestiers de la région prendront les devant pour freiner le mal».

Des alternatives pour une économie plus structurée et saine

Revenant sur les alternatives en cours pour endiguer le mal, le ministre de l'environnement et de la transition écologique rassure qu'«aujourd'hui, il y a beaucoup de projets du ministère de l'environnement qui interviennent dans la région de Sédhiou notamment Senren (projet de gestion des ressources naturelles) pour un montant de 2,3 milliards de fcfa avec des aménagements et des activités génératrices de revenus et un appui institutionnel à l'inspection régionale des eaux, forêts et chasse de Sédhiou. Il y a aussi l'agence sénégalaise de reforestation et de la grande muraille verte qui fera des activités dans la région de Sédhiou. Et tout le nécessaire sera fait pour atténuer les difficultés, ci-haut identifiées», a fait observer le ministre de l'environnement et de la transition écologique, Pr Daouda Ngom.

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