Comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale, le président élu du Sénégal, Bassirou Faye a déjà entamé une lutte active contre la corruption, une initiative bien saluée par la population.
À cet égard, le 30 avril 2024, la Cour des comptes a publié environ 45 rapports sur les audits réalisés dans divers secteurs pour les années 2021, 2022 et 2023.
L'objectif de la publication s'inscrit dans la stratégie mise en oeuvre par Bassirou Faye contre la corruption exercée par l'ancien régime mené par Macky Sall, dont l'impunité et la mauvaise gestion des ressources publiques ont atteint leur haut niveau.
Les documents publiés par la Cour des comptes qualifiés de « confidentiels », sont rendus accessibles au public. N'importe quel sénégalais a désormais la possibilité d'accéder aux détails de la gestion des deniers publics dans le cadre des activités menées par les anciennes autorités.
En effet, les rapports démontrent la mauvaise gestion caractérisée par des détournements de fonds publics par les responsables de diverses entités étatiques et infra-étatiques, ce qui a provoqué un scandale économique au Sénégal.
A titre d'exemple, un rapport de contrôle des recettes issues du secteur minier qui constitue un secteur prioritaire dans l'axe « transformation structurelle de l'économie et croissance » du Plan Sénégal émergent (PSE), indique que l'ancien régime à travers le décret n°2015-1136 du 29 juillet 2015 a autorisé la société Sabodala Gold Operations (SGO), à opérer la fusion des concessions minières de Sabodala et Golouma et l'inclusion du périmètre de Gora dans la nouvelle concession minière dénommée Sabodala.
Il est à noter que la SGO est une filiale de Teranga Gold Corporation, une société aurifère basée au Canada, qui a été créée pour acquérir la mine d'or Sabodala et un vaste ensemble de terrains d'exploration régionaux, situés au Sénégal. L'entreprise canadienne mène ses opérations via ses deux filiales sénégalaises : SGO et Sabodala Mining Company.
Dans cet accord, une somme de 3 milliards de francs CFA est payée par SGO en contrepartie de la renonciation irrévocable par l'Etat à son droit consacré par le Code minier de participer, à titre onéreux, au capital social de Sabadola Mining Compagny dans le projet Gora.
Par ailleurs, le Sénégal ne détient plus d'actions dans la Sococim. L'État sénégalais sous l'ancien régime a « cédé » gratuitement ses 10 % de parts dans le capital de la « Sococim Industries » qui est une société cimentière sénégalaise basée à Rufisque et filiale du groupe français « Vicat ».
Il ne fait aucun doute que l'ancien président du Sénégal Macky Sall et son régime ont contribué de manière significative à la propagation de la corruption au sein de la nation en raison de son rapprochement avec la France et également la signature de nombreux accords qui permettent à Paris d'exploiter le secteur de l'énergie et de la pêche, considérés comme la colonne vertébrale de l'économie de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Faye, tente par tous les moyens de lutter contre la corruption laissée par l'ancien président Macky Sall et son régime. Outre la lutte contre la corruption, il est urgent d'entamer la révision des accords avec les entreprises étrangères et de mettre fin au contrôle de la France dans tous les secteurs, dans le cadre du rétablissement de la souveraineté économique du pays.
Les citoyens, exaspérés par cette situation, placent leurs espoirs sur le nouveau Chef d'Etat et attendent qu'il mette un terme à ces pratiques.