Kenya: Inondations au pays - Près de 200 écoles ne rouvriront pas leurs portes jusqu'à nouvel ordre

L'école Why Not Junior Academy se situe à Mabatini, un des quartiers de Mathare, le plus vieux bidonville de Nairobi, au Kenya, et aussi le plus affecté par les inondations, le 13 mai 2024.

Au Kenya, les écoles kényanes ont rouvert, ce lundi 13 mai. La rentrée scolaire avait été repoussée de deux semaines, en raison des inondations qui ont fait 277 morts. Selon le gouvernement, plus de 90% des établissements du pays ont pu rouvrir leurs portes et les élèves des écoles restées fermées devaient être accueillis par d'autres établissements. Mais à Mathare, le bidonville de la capitale le plus touché par les inondations, ce n'est pas ainsi que cela s'est passé.

À Mabatini, un quartier de Mathare, l'école Whynot Junior Academy est toujours fermée. Depuis les inondations, plusieurs familles ont trouvé refuge dans ses locaux.

Veronica, joueuse de l'équipe de foot de l'école, en fait partie : « On est en train de nettoyer pour que les élèves puissent revenir et que l'école rouvre. On nous a donné deux semaines pour rester ici, le temps de retomber sur nos pieds et de repartir. On vient tout juste d'évacuer les classes pour s'installer dans le dortoir. »

Dans l'établissement, les volontaires s'affairent pour réparer l'école. Dominic Otieno, son directeur, espère rouvrir dans la semaine : « Il faut enlever la boue, évacuer les familles qui habitent ici, acheter de nouveaux livres et des supports de lecture et reconstruire des bureaux. Notre plomberie a été complètement détruite, même les réservoirs d'eau. Nous devons donc réparer tout ça avant de pouvoir rouvrir dans de bonnes conditions. »

Dominic Otieno estime les travaux à 200 000 shillings, soit plus de 1 400 euros, une fortune pour cette école communautaire qui ne reçoit aucune subvention.

Rebecca dont le fils est élève à Whynot, se désespère de ne pouvoir le scolariser de nouveau : « Je suis inquiète parce qu'on n'a pas de livres, pas de maison... On ne peut pas payer les frais d'école car on n'a pas d'emploi. Donc mon fils ne peut pas aller à l'école et on ne peut rien y faire. Et c'est important. Je veux qu'il ait un futur brillant. Je ne veux pas qu'il vive comme moi. »

Selon l'Association kényane des parents d'élèves, près de 200 écoles dans tout le pays, n'ont toujours pas pu rouvrir leurs portes.

« Les écoles doivent partager leurs infrastructures »

Joint par RFI, Silas David Obuhadsa, président de l'Association kényane des parents d'élèves est satisfait de l'issue de cette crise.

« Le gouvernement a donné des instructions au sujet des endroits où les écoles ne pourront pas rouvrir. Il a été très clair. Il y a environ 200 écoles qui ont été très affectées par les inondations. Ces écoles ne rouvriront pas jusqu'à nouvel ordre. Elles rouvriront plus tard, quand les autorités auront pu tout remettre en ordre.

« Le reste des écoles - plus de 10 000 - peuvent rouvrir. Bien sûr, ça fait un grand nombre d'établissements fermés mais ça, ça ne dépend pas vraiment du gouvernement ; c'est un désastre naturel que les autorités ne peuvent pas contrôler », souligne Silas David Obuhadsa, président de l'Association kényane des parents d'élèves.

« Pendant ce temps, les autorités ont offert la possibilité aux parents des enfants dont les écoles restent fermées, de les envoyer étudier dans d'autres établissements voisins, ajoute-t-il. C'est une politique très claire. Les écoles doivent partager leurs infrastructures. Et en même temps, les autorités vont recenser ces élèves déplacés et elles pourront savoir combien d'enfants sont affectés par ces inondations. Nous sommes très à l'aise avec ça et nous soutenons cette politique qui permet aux enfants d'aller dans n'importe quelle école, pour le moment. »

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.