Ziguinchor — Le gouverneur de la région de Ziguinchor, Mor Talla Tine, a invité, lundi, les jeunes à se mobiliser pour une paix durable et définitive en Casamance.
"Aucune personne, aucun groupe ne doit se sentir exclu du processus. Acceptons tous d'être des ambassadeurs, des acteurs de la paix, une paix dans les cœurs, une paix dans les esprits, conditions sine qua non pour répondre aux attentes multiples des populations. Nous voulons une paix durable et définitive avec une forte contribution de la jeunesse ", a lancé le chef de l'exécutif régional.
Mor Talla Tine s'exprimait en marge d'un panel sur le thème "processus de paix en Casamance, Diakhaye un cas d'école".
Ce panel qui entre dans le cadre de la commémoration de l'an un de l'accord de paix de Mongone a été initié par la société civile de la région de Ziguinchor en partenariat avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Il a enregistré, entre autres, la participation d' ex-combattants de Diakaye, des élus, des autorités administratives, des acteurs de développement et des représentants de jeunes.
"Un processus de négociation est une oeuvre de longue haleine avec des hauts et des bas. Mais, le plus important c'est que les acteurs affichent leur volonté et leur engagement de dépasser leurs divergences et de privilégier l'intérêt supérieur des populations qui ont longtemps souffert de ce conflit", a insisté M. Tine, invitant à se mobiliser pour la fin totale de la crise en Casamance.
Selon lui, "toutes les conditions sont désormais réunies pour que la région de Ziguinchor et la Casamance naturelle tournent définitivement la page du conflit armé pour se tourner résolument vers une dynamique de paix durable et définitive qui est l'ingrédient indispensable pour tout progrès économique et social".
Pour Mor Talla Tine, "le 13 mai 2023 , un pas décisif a été franchi".
"Bien évidemment, nous sommes conscients qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour réussir à faire accepter à toutes les autres factions qui sont encore réticentes d'emprunter la voie de la paix", a reconnu Mor Talla Tine avant de rendre hommage aux ex-combattants de Diakaye et aux acteurs de la société civile de la région regroupée au sein de la Coordination des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (COSCPA).
L'USAID "a pour objectif d'aider le Sénégal à réaliser ses objectifs de développement inclusif et de recherche d'une paix durable en Casamance", a réagi sa directrice, Alyssa Leggoe.
Selon elle, "à ce jour, 180 ex-combattants ont bénéficié du programme d'accompagnement de l'USAID et plus de 50 000 personnes disposeront bientôt d'un extrait de naissance".
Mme Leggoe a également signalé que dix mille adultes des trois départements de la région de Ziguinchor ont déjà obtenu leur extrait de naissance entre 2019 et 2023.
"Le programme aliwili 2 est en train de financer les projets communautaires dans des villages de la Casamance. La contribution de l'USAID a permis de renforcer la paix et la stabilité dans la zone de Diakaye", a souligné Alyssa Leggoe, promettant de continuer à être aux côtés des populations du Sénégal pour promouvoir la paix et le développement en Casamance.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un des plus vieux conflits d'Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d'une marche en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie de cette région, le conflit a continuellement baissé en intensité.
Au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé les armes, le 13 mai 2023, lors d'une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.