Les dirigeants actuels de la Jirama se montrent déterminés dans l'assainissement du personnel pour redresser la société d'État. La Direction générale de la compagnie a déclaré sa volonté de collaborer avec les autorités dans les enquêtes, jusqu'au procès.
36 responsables de la Jirama ont été convoqués hier, devant le Pôle Anti-Corruption (PAC) aux 67 Ha, dans le cadre d'une enquête sur des primes exorbitantes révélées en avril 2021. Cette affaire avait fait grand bruit lorsqu'une liste de bénéficiaires de primes jugées scandaleuses avait fuité sur les réseaux sociaux. Parmi ces bénéficiaires figuraient des hauts responsables de la Jirama.
Les primes mentionnées sur cette liste s'élevaient entre 5 et 120 millions d'ariary, suivant le rang du bénéficiaire, soit entre 1 100 et 40 000 euros. Au total, plus d'un milliard d'ariary auraient été distribués dans des conditions douteuses entre ces bénéficiaires. Le 28 novembre 2022, l'affaire avait déjà été portée devant les juges du PAC, marquant le début d'une enquête approfondie.
Suite à des auditions minutieuses, trois administrateurs, dont l'ex-directeur des ressources humaines de la Jirama et l'ex-directeur financier, avaient été placés en détention provisoire. Cependant, d'autres suspects de haut niveau, dont l'ancien DG Vonjy Andriamanga, l'ancien directeur de cabinet Onja Rasamimanana et l'ancien DG Rivo Radanielina, ont échappé à la justice, malgré les mandats d'arrêt émis à leur encontre.
Coopération. Face à cette situation, la Direction générale actuelle de la Jirama a réagi par le biais d'un communiqué publié hier, affirmant sa ferme condamnation de tout acte de corruption et de fraude. Elle a également promis une coopération totale avec les autorités policières et judiciaires dans le cadre de l'enquête et du procès en cours.
La Direction générale s'est engagée à poursuivre ses efforts pour nettoyer l'entreprise de tout employé impliqué dans des activités illégales. Cette affaire de corruption à la Jirama met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les institutions publiques à Madagascar en matière de gouvernance et de transparence. Elle souligne également l'importance cruciale des mécanismes de lutte contre la corruption et de renforcement de l'état de droit pour promouvoir le développement économique et social du pays.