Le Gabon fait face à une pénurie de poissons. Depuis le 15 mars dernier, la pêche est interdite dans l'estuaire du Como, une zone comprise entre l'océan Atlantique et l'embouchure du fleuve Como. Sur une vaste zone, plusieurs poissons ont été retrouvés morts sans que l'on sache pourquoi. Par mesure de précaution, le gouvernement a interdit la pêche jusqu'à nouvel ordre dans cette zone qui ravitaille la capitale et ses environs. En attendant les conclusions de l'enquête, les populations s'impatientent. Reportage.
Jonny Mour est écailleur de poissons au marché d'Oloumi, très fréquenté pour ses produits frais. Depuis plus d'un mois, ses camarades et lui ne gagnent plus leur vie comme avant. « Le travail s'est bloqué, déplore-t-il. Il faut qu'on rouvre la pêche et tout le monde sera content. Et les pêcheurs et nous-mêmes, les écailleurs ».
Propriétaire d'un restaurant, Clémentine Menge, fait le tour du marché, mais ne trouve pas le poisson qu'elle souhaite pour préparer le bouillon adoré par ses clients. « Pour trouver du poisson, c'est vraiment un casse-tête, explique-t-elle. Tu ne peux pas préparer le poisson surgelé quand quelqu'un sait qu'il a l'habitude de manger du poisson frais en bouillon ! »
« Que le gouvernement fasse vite parce que ça nous pénalise aussi ! »
Le poisson est un élément central de la cuisine gabonaise. Les vendeuses commencent à s'impatienter. Anastasie Biveghe, présidente des commerçantes d'Oloumi, lance : « On voudrait dire au gouvernement que l'on comprend pourquoi ils ont pris la décision, mais qu'il fasse vite parce que ça nous pénalise aussi. Que la pêche démarre ! »
Les recherches se poursuivent pour déterminer les causes de la mort des poissons, affirme Mabert Koumba, Directeur général de la pêche : « Nous avons procédé à la collecte d'un certain nombre de données. Les échantillons d'eau, les espèces de poissons morts, les sédiments pour analyser et trouver la cause de la mortalité de ces poissons. »
Tous les deux jours, environ deux tonnes de poissons viennent de Port-Gentil, la capitale économique. Trop peu pour satisfaire la très forte demande.