Tchad: Elections - Violences, contestations et consolidation du pouvoir

La récente élection présidentielle au Tchad s'est conclue dans un climat de violence et de contestations, avec la déclaration du fils de l'ancien président comme vainqueur. Cependant, cette victoire est entachée par des rapports de violences post-électorales, mettant en lumière les défis persistants de la démocratie dans le pays.

Depuis le décès de l'ancien président Idriss Déby en avril 2021, le Tchad a été plongé dans une période de transition tumultueuse, marquée par des manifestations réclamant un retour à un régime civil. La succession dynastique au pouvoir, avec l'accession au pouvoir de son fils, Mahamat Idriss Déby, a suscité des tensions et des critiques quant au respect de la constitution et des principes démocratiques.

La répression violente des manifestations, notamment celle du 20 octobre 2022, où des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre la prolongation de la période de transition, a mis en évidence les risques pour les libertés civiques et les droits humains dans le pays.

La nouvelle constitution adoptée en décembre 2023 a ouvert la voie à la candidature de Mahamat Idriss Déby à la présidence, restreignant ainsi l'espace politique pour l'opposition. Malgré les critiques et les mandats d'arrêt émis contre les opposants, des voix dissidentes ont continué à se faire entendre, comme en témoigne l'assassinat de Yaya Dillo, un leader de l'opposition, en février 2024.

Les violences qui ont éclaté lors du scrutin, avec des affrontements meurtriers à Moundou et des tirs de célébration ayant coûté la vie à au moins neuf personnes à N'Djamena, ont exacerbé les tensions et soulevé des questions sur la légitimité du processus électoral. L'absence de surveillance internationale, le refus d'accréditer des observateurs nationaux de la société civile et les menaces contre les opposants ont alimenté les inquiétudes quant à l'intégrité du vote.

Face à ces défis, Succès Masra, un leader de l'opposition, a appelé au boycott du scrutin, dénonçant une "mascarade" visant à perpétuer une "dictature dynastique". Malgré les contestations et les appels à la mobilisation pacifique, la consolidation du pouvoir par Mahamat Idriss Déby semble inévitable.

Dans ce contexte, la communauté internationale et les organisations des droits de l'homme appellent à une enquête indépendante sur les violences électorales et à un engagement en faveur du respect des principes démocratiques. L'avenir du Tchad dépend de la capacité du gouvernement et de la société civile à surmonter ces défis et à œuvrer ensemble pour une gouvernance inclusive et transparente.

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