Madagascar: Banque centrale - Une réserve de quatre tonnes d'or par an dans le viseur

À partir de cette année, Madagascar vise à constituer quatre tonnes de réserve d'or par an. C'est une des annonces faites hier à Antaninarenina par le président de la République Andry Rajoelina.

Le challenge est lancé. Madagascar compte s'arroger 4 tonnes de réserve d'or par an. C'est une des annonces faites par Andry Rajoelina, président de la République, durant le lancement de la vente de la pièce de 50 ariary en or, pour marquer le 50e anniversaire de la "Banky Foiben'i Madagasikara" (BFM), ou Banque centrale, hier, à Ambohitsorohitra.

"Avec un effort soutenu, nous aurons, au moins, une réserve de 40 tonnes d'or d'ici dix ans", ajoute le chef de l'État. Comme il le rappelle, la constitution d'une réserve d'or, disposée à la Banque centrale, est un des objectifs de sa politique économique. Un challenge qu'il a lancé depuis le début de son premier mandat. "Il y a des étapes qu'il faut franchir, cependant", concède-t-il.

À entendre le locataire d'Iavoloha, il a fallu mettre à jour les dispositions légales, comme le code minier. Il y a eu aussi les efforts de professionnalisation du secteur, dont les orpailleurs. La création de comptoirs d'or agréés, ainsi que d'un guichet unique pour l'exportation de l'or, font également partie du parcours. "Nous avons franchi une étape importante en ayant une tonne de réserve d'or, actuellement", se réjouit le Président.

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L'État compte ainsi accélérer la cadence en lançant le challenge de constituer une réserve de 4 tonnes d'or par an. "La plupart des grands pays dans le monde ont une réserve d'or. Pourtant la plupart d'entre eux n'ont pas de mines d'or, contrairement à Madagascar qui en regorge", note Andry Rajoelina. Dans le jargon économique, l'or est qualifié de "valeur refuge". En avoir en réserve contribue sensiblement à stabiliser la monnaie, mais aussi la situation macroéconomique d'un pays.

Raffinerie d'or

Plus concrètement, une réserve d'or conséquente renforce la crédibilité d'un pays vis-à-vis des bailleurs et des investisseurs. Elle permet, par exemple, de sécuriser une transaction, de faciliter un accord de crédit, ou de constituer un fonds de garantie. Le caractère de valeur refuge de l'or a, par ailleurs, été bétonné par la crise sanitaire. Avec la baisse des importations et des exportations, des pays ont eu des difficultés à renflouer leur réserve de devises.

Par ailleurs, toujours dans le secteur aurifère, le président de la République a fait part d'un autre défi, hier. Il s'agit de la mise en place de la Raffinerie aurifère de Madagascar "avant la fin de l'année". Dans son discours en ouverture de la 13e édition du Congrès AIM ou "Annual investment meeting", à Abu Dhabi, la semaine dernière, Andry Rajoelina a indiqué que l'ouverture de la raffinerie d'or dans la Grande île se fera "en collaboration" avec les Émirats arabes unis. Augmenter la valeur ajoutée de l'or exporté par Madagascar, donc améliorer la rentabilité du secteur pour le pays est le but.

"Ce projet permettra d'équilibrer la balance commerciale et renforcer la rentrée de devise", assure le chef de l'État. D'une chose l'une, il est aussi question de lutter contre l'exportation illicite de ce métal précieux. À s'en tenir aux propos présidentiels, lorsque la raffinerie sera opérationnelle, "seuls les lingots d'or numérotés et traçables pourront être exportés". Il souligne, du reste, que l'attribution de licence d'exportation sera plus ouverte "et non plus réservée aux initiés".

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