Afrique: Déplacés internes dans le monde - La situation reste critique en RDC, selon le rapport annuel d'une ONG

Le monde compte près de 76 millions de déplacés internes, chiffre de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) enregistré à la fin de l'année 2023. C'est un record absolu, un chiffre qui a bondi de 50% en cinq ans. Les conflits au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC) et dans les territoires palestiniens ont été à l'origine de près des deux tiers des nouveaux mouvements de personnes provoqués par des conflits l'année passées. En RDC, on retrouve près d'un déplacé sur 10.

Selon les Nations unies, près de sept millions de personnes sont déplacées en RDC. Les populations touchées le sont majoritairement dans les provinces en conflit de l'est du pays : plus de 5,7 millions de déplacés dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, mais aussi l'Ituri. Des populations qui vivent dans des conditions infrahumaines dans des camps ou dans des communautés d'accueil.

Concernant le seul conflit avec le groupe rebelle M23, qui touche plusieurs territoires du Nord-Kivu, ce sont près d'1,5 million de personnes qui ont dû fuir leur village ; 400 000 depuis le début de 2024 et 80 000 uniquement pour la période allant du 1er au 5 mai dernier. Des chiffres en augmentation constante depuis août 2023. La capitale provinciale Goma est totalement saturée avec plus d'un million de déplacés dans les camps environnants.

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Un conflit qui commence à toucher le Sud-Kivu voisin. Le territoire de Minova accueille chaque jour de nouveaux ménages qui ont pour la plupart fui le Masisi. Les combats qui opposent l'armée congolaise et ses alliés au M23 soutenu par le Rwanda font rage quasi quotidiennement, ce qui complique l'aide humanitaire dont l'accès pourrait se restreindre, prévient Ocha, l'agence humanitaire de l'ONU.

Déplacés climatiques

Même tendance en Ituri, où le nombre de déplacés à lui aussi explosé depuis 2018, avec près d'1,6 million de personnes déplacées. En cause : les activités de plusieurs groupes armés, dont la Codeco et les Zaire au Nord et les ADF au sud. Enfin dans le Mai-Ndombe, province frontalière de Kinshasa, et dans la Tshopo, près de Kisangani, des conflits communautaires ont obligé plusieurs milliers de ménages à quitter leur domicile.

Mais les conflits ne sont pas la seule cause de ces déplacements de population dans le pays : il y a aussi des raisons liées au changement climatique. Au Tanganyika, plus de 5 600 personnes ont été déplacées à la fin du mois d'avril en raison de pluies torrentielles et d'inondations. Et ce n'était pas le premier événement de l'année : en janvier, 18 des 26 provinces du pays avaient été concernées par de fortes inondations touchant plus de deux millions de personnes.

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