Au Rwanda, l'opposant Bernard Ntaganda ne pourra pas se présenter à l'élection présidentielle le 15 juillet prochain. La Haute Cour a refusé ce mardi la réhabilitation de ses droits civiques, déchus après sa condamnation en 2011.
Libéré il y a dix ans, en 2014, l'opposant Bernard Ntaganda souhaitait affronter cette année dans les urnes en juillet le président Paul Kagame, candidat à sa réélection pour un quatrième mandat. Chose impossible, puisque selon la Haute Cour, l'homme condamné en 2011 ne remplit pas les conditions pour sa réhabilitation. L'institution évoque notamment des frais de justice impayés.
Une justification que dément le fondateur du parti PS-Imberakuri, qui affirme cependant ne pas être surpris : « Je dis toujours que nous avons une justice non indépendante, on a utilisé la justice pour rejeter toutes les demandes des opposants indépendants. Donc, avec cette décision, on a ouvert le boulevard pour le président Paul Kagame d'être réélu », a cinglé Ntaganda. Pour rappel, ce dernier avait été déchu de ses droits civiques après une condamnation en 2011 pour « atteinte à la sûreté de l'État », « appel à la division ethnique » et « manifestation non autorisée ».
En mars, la justice du Rwanda avait déjà refusé la réhabilitation de l'opposante Victoire Ingabire. Une décision que la politicienne conteste dans un recours déposé devant la cour est-africaine de justice à Arusha. Pour Bernard Ntaganda, malgré le verdict du tribunal, le combat continue. « Cet incident de parcours ne peut pas entamer ma détermination, appuie l'intéressé. Notre combat, c'est un combat noble, je ne peux pas accepter de m'ajuster à la justice du FPR ».
La commission électorale ouvre ce vendredi 17 mai le dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle du 15 juillet prochain. Pour l'instant, trois personnalités, dont le député Frank Habineza et l'opposante indépendante Diane Rwigara, ont déclaré leur intention de se présenter face au chef de l'État Paul Kagame.