Sénégal: Le gouvernement va hisser la chaîne de valeur de l'élevage à la hauteur de son poids dans l'économie (Ousmane Sonko)

Diamniadio — Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a promis, mardi, à Diamniadio, que le gouvernement s'attellera à hisser la chaîne de valeur de l'élevage à la hauteur du poids de ce sous-secteur dans les activités génératrices de revenus d'une bonne partie de la population et pour la satisfaction des besoins domestiques.

"De manière plus structurelle, le gouvernement s'attellera à hisser la chaîne de valeur de l'élevage à la hauteur du poids de ce sous-secteur dans les activités génératrices de revenus d'une bonne partie de la population et pour la satisfaction des besoins domestiques des Sénégalais", a-t-il notamment indiqué.

Ousmane Sonko intervenait à la clôture du Conseil interministériel consacré aux préparatifs de la fête de Tabaski. La rencontre a regroupé au Centre international de conférence de Diamniadio (CICAD) plusieurs membres du gouvernement, des éleveurs et opérateurs économiques, ainsi que des partenaires financiers.

"En relisant, hier, le relevé des décisions issues du Conseil interministériel tenu l'année dernière, sur la même problématique, je me suis rendu compte que nous nous livrons au même exercice aujourd'hui : énoncer un chapelet de mesures conjoncturelles pour parer à l'urgence d'une forte demande de nos concitoyens à l'occasion de cet évènement", a expliqué le Premier ministre.

Selon lui, "cette pratique ne correspond pas à la doctrine de souveraineté alimentaire" déclinée dans le programme gouvernemental, lequel "englobe la question de l'autosuffisance dans le domaine de l'élevage".

"Cette improvisation gouvernementale, fruit d'une absence de vision politique, est la cause de la situation difficile que vit la plupart des Sénégalais", a-t-il indiqué.

Evoquant la cherté des prix des produits d'origine animale, Ousmane Sonko a cité les données de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) selon lesquelles, "les prix moyens de la viande de mouton et de boeuf ont drastiquement augmenté de 2014 à 2023".

"Le prix du kilogramme de viande de mouton est passé de 2 782 à 4 338 francs CFA, soit une hausse de 1 556 francs CFA en valeur absolue et 56% en valeur relative, le prix du kilogramme de viande de boeuf est lui passé de 2 319 francs CFA à 3 780 francs CFA, soit une hausse de 1 461 francs CFA en valeur absolue et 63% en valeur relative", a-t-il expliqué.

Il a souligné que la Tabaski est également "un moment de forte consommation d'aliments de bétail, de produits maraîchers, notamment l'oignon et la pomme de terre".

Toutefois, ces produits "sont rendus souvent très chers et quelquefois introuvables du fait d'une production insuffisante, mais surtout d'un manque criant d'infrastructures de stockage et de conservation", a relevé le Premier ministre.

Selon lui, "cette situation, qui nous interpelle tous, est insupportable du point de vue socioéconomique, inadmissible au vu du potentiel énorme du pays au plan agro-pastoral".

"Elle résume tout simplement une carence manifeste de pilotage politique de nos urgences nationales. Nous allons y remédier au cours des prochains mois et années, en passant en revue les contraintes structurelles à lever pour assurer une hausse importante du cheptel national et son amélioration qualitative en termes de productivité", a-t-il ajouté.

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