L'Organisation non gouvernementale (ONG) Réseau des acteurs du développement durable (RaddA), que préside Valdo Kiba, a lancé une vaste campagne de sensibilisation dans les lycées publics d'enseignement général de la ville de Brazzaville sur les enjeux du changement climatique.
Après les lycées de Moukondo et de Mafouta, le Radd qui oeuvre dans la protection de l'environnement depuis sa création en 2021, était au lycée de la Révolution où son amphithéâtre était rempli des lycéens venus écouter le message éducatif sur les enjeux du changement climatique. Le but étant de limiter l'impact sur l'environnement, à travers une conférence-débat animée par Martin Massouangui-Kifouala, maître de conférence à l'Université Marien-Ngouabi.
C'est sur le thème « Le changement climatique, une affaire de tous et pour tout un chacun de nous » que Martin Massouangui-Kifouala, climatologue de formation, enseignant à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines, a sensibilisé les jeunes lycéens. Ce qui est, d'ailleurs, prévu dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies dans son article 6, qui demande à ce que les jeunes soient sensibilisés à ces questions et regarder le comportement de tout un chacun vis-à-vis de la nature, de telle sorte que chacun en posant un acte sache qu'il peut aller dans le sens de la dégradation de l'environnement ou encore de l'amélioration des conditions de vie de l'environnement.
Répondant à la question des élèves sur les conséquences néfastes du climat, Martin Massouangui-Kifouala a indiqué qu'elles sont constatées partout à travers le monde. Cependant, tous les pays ne peuvent pas ressentir de la même manière ces effets. Les pays développés et les pays sous-développés n'ont pas les mêmes capacités pour y faire face. C'est pourquoi le continent africain est considéré comme le plus vulnérable avec des problèmes qu'il n'arrive pas à résoudre. A ces problèmes il faut ajouter celui lié au changement climatique. « Quand on regarde nos économies, c'est difficile de faire face. Il y a des problèmes qu'on a pas encore résolus, à l'instar de l'éducation, la santé, le transport, l'électricité, alors qu'il faut faire face aux inondations, à la sécheresse, au glissement de terrains », a-t-il expliqué.
Atténuer le climat tout en l'adaptant
Quant à la solution, il pense qu'il faut aller vers les mesures d'atténuation, parce que l'adaptation vient après. « Si on ne peut pas atténuer le climat, on va chercher seulement à s'adapter. Or, les mesures d'adaptation ne seront plus efficaces, c'est pourquoi au niveau du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les experts préfèrent combiner les deux. Au même moment que nous nous adaptons, on doit également atténuer. Parce que le climat est déjà en plein changement et les conséquences sont ressenties ; d'où on doit s'adapter, mais tout en cherchant à voir comment faire de sorte que les effets du climat dans un futur proche diminuent... Nous allons continuer à produire sur le plan économique tout en limitant les quantités de gaz à effet de serre que nous allons émettre », a-t-il suggéré.
Le responsable de l'ONG Radd, Kiba Valdo, a expliqué le mobile pour lequel ils ont choisi les établissements scolaires en vue d'inculquer cette valeur. Cette idée, a-t- il dit, découle de la lecture du sondage réalisé par l'Unicef en marge de la COP28, dans lequel il a été constaté que dans les pays en voie de développement que la moitié des jeunes, sinon la majorité, n'est pas sensibilisée, et par conséquent, n'a pas de connaissances sur les enjeux du changement climatique. Cette campagne est une manière que l'ONG Radd a jugé bon de pouvoir porter sa pierre à l'édifice dans la lutte contre les enjeux du changement climatique, parce que ne peut agir que celui qui est nanti de connaissances. Toutefois, Valdo Kiba a reconnu que les élèves n'ont pas été passifs, bien au contraire ils ont montré leur engouement à la chose, notamment sur les questions liées à la protection de la planète.
Le président du Radd et son staff sont plus que déterminés à travailler davantage pour la protection de l'environnement. « Nous souhaitons étendre nos activités pour toucher davantage la population. Précédemment, nous avons organisé un atelier de renforcement des capacités des responsables des quartiers du neuvième arrondissement, Djiri, sur la gestion des catastrophes naturelles, en particulier des érosions. Avec l'appui des partenaires, nous voulons étendre cette activité afin d'édifier les garants des quartiers sur ces problématiques si pertinentes au niveau de nos communautés. Nous savons que la ville de Brazzaville est exposée davantage aux catastrophes naturelles », a indiqué Valdo Kiba.