C'est la question qui a été posée la semaine dernière à Me Paul Dodji Apevon, président du parti FDR (Forces Démocratiques pour la République) et néo-député lors de leur première conférence de presse de protestation post élections législatives et régionales 2024.
Derrière une telle question, il faudra comprendre que l'on veut savoir si les leaders de l'opposition allaient accepter ce résultat et siéger, ou bien les rejeter les résultats et refuser ou accepter de siéger ?
Pour le commun des Togolais défaitistes, « il faut les laisser (UNIR) gouverner seul. Laissez-les faire ce qu'il veut de nous ». Puis de continuer, « votre présence ne changera rien ».
Mais pour un citoyen engagé, il faut bien être froid au-delà de l'indignation que suscite ces résultats invraisemblables, dont une partie serait tronquée par les supposés bourrages d'urnes allégués par les FDR et une autre partie trafiquée selon le candidat TARGON Sambirini de la DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple) dans le Dankpen qui réclame son siège.
C'est vrai que la présence de ces 05 députés de l'opposition au parlement ne changerait pas le sort des lois face aux 108 élus du peuple de UNIR. Pas plus que dans le parlement sortant ou UNIR n'avait que 50/91 députés, mais arrivaient à faire passer ces desideratas comme des messages instantanés sur des réseaux sociaux.
Toutefois, pour répondre à cette question sur l'opportunité de siéger ou pas, l'on peut se demander si le rôle d'un député n'est que de faire des lois.
Est-ce que le contrôle de l'action du gouvernement qui est une prérogative du député dépend du nombre d'élus, dont dispose un parti politique, à l'hémicycle ?
Interpeller un ministre et suivre un projet d'utilité publique et stratégique comme l'accès à l'eau des populations relève-t-il du nombre ?
Avec ces 05 députés à l'hémicycle, l'opposition n'a-t-elle pas le minimum pour former un groupe parlementaire et être dans des commissions ne serait-ce que pour être au parfum des dossiers de la République qui impacte la vie des populations et donc être le relais du 4ème pouvoir, les journalistes et les OSC.
En effet un député, c'est un joli titre, qui permet ne serait-ce que d'être la voix des sans voix et parler plus haut, plus fort, plus vite qu'un simple président de parti politique dans le bon sens contrairement à ce qu'on a vu dans l'ancienne législature.
Tout de même, un député, ça gagne presque 2.000.000 FCFA d'indemnités, ça peut aider à renforcer son parti politique, quand on sait ce que ça coûte un parti politique. Ceux qui ne le savent pas diront que c'est juste pour le salaire. C'est faux ! N'en déplaise, ce salaire peut servir à faire des oeuvres caritatives chaque fin de mois en faveur d'un orphelinat et que sais-je.
La page « des députés nommés » étant définitivement tournée, car UNIR était fatigué de ses intermédiaires ou apparats démocratiques probablement dispendieux, il appartient « aux vrais députés » de l'opposition élus au forceps de bien jouer leur rôle de David contre Goliath. Il en va ainsi pour la suivie de la petite démocratie togolaise dans la 5ème République très très démocratique.