Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse - 24 avril 2024

OMS
(archive) - La recherche-développement de vaccins a accompli des progrès importants Un nouveau vaccin contre la dengue a été homologué dans plusieurs pays et un essai pilote du premier vaccin pour protéger les enfants du paludisme sera mené dans 3 pays africains en 2018. Il y a eu aussi une augmentation du nombre des vaccins dans les filières du développement clinique.
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Bonjour ou bonsoir,

À l'occasion de la Semaine mondiale de la vaccination qui commence aujourd'hui, nous célébrons l'une des inventions les plus importantes de l'histoire : les vaccins.

Grâce aux vaccins, la variole a été éradiquée, la poliomyélite est sur le point de l'être et il est désormais possible de prévenir un grand nombre de maladies autrefois redoutées, notamment la rougeole, le cancer du col de l'utérus, la fièvre jaune, la pneumonie et la diarrhée.

Aujourd'hui, 84 % des enfants dans le monde ont déjà reçu trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, utilisé comme indicateur de la couverture vaccinale à l'échelle mondiale.

Pourtant, il y a seulement 50 ans, en 1974, moins de 5 % des nourrissons dans le monde étaient vaccinés.

Cette période correspond au lancement par l'OMS du Programme élargi de vaccination (PEV).

Le Programme d'éradication de la variole a montré que les vaccins pouvaient éliminer, voire éradiquer, certaines maladies.

Fort de ce succès, le PEV a fourni un soutien aux pays pour la mise en place de programmes de vaccination standardisés contre la variole et six autres maladies : la diphtérie, la rougeole, la coqueluche, la poliomyélite, le tétanos et la tuberculose.

Au cours des 50 dernières années suivantes, tous les pays ont mis en place des programmes de vaccination avec le soutien de l'OMS et de ses partenaires.

Désormais appelé Programme essentiel de vaccination, celui-ci aide des millions d'enfants, d'adolescents et d'adultes à avoir accès aux vaccins contre 30 maladies.

Selon une nouvelle étude menée par l'OMS, le PEV a permis de sauver au moins 154 millions de vies depuis 1974, soit plus de 8000 personnes par jour ou 6 personnes par minute en moyenne, chaque année, au cours des 50 dernières années.

Grâce à la vaccination, la probabilité qu'un enfant né aujourd'hui atteigne son cinquième anniversaire est supérieure de 40 % à celle d'un enfant né il y a 50 ans.

Le nombre de vies sauvées augmente à mesure que de nouvelles maladies deviennent évitables par la vaccination, grâce au développement de nouveaux vaccins contre la COVID-19, le paludisme, le choléra, la dengue, la méningite, la maladie à virus respiratoire syncytial (VRS), la maladie à virus Ebola et la variole simienne, ainsi que d'autres vaccins en cours de développement.

En outre, les programmes de vaccination sont le socle des soins de santé primaires dans certaines des régions les plus reculées.

Un enfant amené dans un dispensaire pour être vacciné y reçoit souvent d'autres services vitaux, notamment un soutien nutritionnel, le dépistage de maladies, ou la fourniture de moustiquaires.

Au cours des 50 dernières années, le PEV a obtenu de grandes réalisations, mais nous ne devons pas prendre ces résultats pour acquis. La pandémie de COVID-19 a perturbé les programmes de vaccination systématique à l'échelle mondiale et, dans de nombreux pays, les crises et les conflits empêchent des millions de personnes d'avoir accès aux vaccins.

Partout dans le monde, l'OMS et ses partenaires apportent un soutien aux pays pour faire face aux flambées épidémiques, vacciner les enfants qui n'ont pas pu l'être pendant la pandémie et garantir l'accès aux vaccins, y compris dans les contextes les plus difficiles.

Ces 50 dernières années, le PEV a mis en évidence les réalisations possibles grâce à la collaboration, notamment avec les partenaires qui sont parmi nous aujourd'hui : l'UNICEF, l'Alliance Gavi et la Fondation Bill et Melinda Gates.

Aujourd'hui, nous lançons une campagne conjointe intitulée « Humainement possible », qui appelle les dirigeants mondiaux à défendre, à appuyer et à financer les vaccins ainsi que les programmes de vaccination qui fournissent ces produits salvateurs.

Pour approfondir cette question, je suis ravi d'accueillir le Professeur José Manuel Barroso, Président du Conseil d'administration de l'Alliance Gavi, et ancien Président de la Commission européenne.

José Manuel, mon ami, vous avez la parole.

[LE PROFESSEUR BARROSO S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Je vous remercie, José Manuel, pour votre collaboration et pour tous les efforts déployés par Gavi pour sauver davantage d'enfants grâce aux vaccins.

Il y a 50 ans, l'UNICEF figurait parmi les partenaires fondateurs du PEV de l'OMS, c'est pourquoi je suis très heureux d'accueillir le Dr Ephrem Lemango, Directeur adjoint pour la santé et Chef de la vaccination à l'UNICEF.

Ephrem, bienvenue. Vous avez la parole.

[LE DR LEMANGO S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci Ephrem, et encore merci à l'UNICEF d'être resté un partenaire loyal ces 50 dernières années.

Enfin, une grande partie de ce que nous avons accompli aurait été impossible sans le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, et c'est un honneur pour moi d'accueillir Violaine Mitchell, Directrice de l'équipe de vaccination de la Fondation.

Violaine, bienvenue. Vous avez la parole.

[VIOLAINE MITCHELL S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci, Violaine. Je vous remercie ainsi que vos collègues de la Fondation Gates, pour tout ce que vous faites pour élargir l'accès aux vaccins dans le monde.

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La méningite fait partie des maladies pour lesquelles il n'existait aucun vaccin il y a 50 ans. Aujourd'hui, ce vaccin existe.

Le mois dernier, le Nigéria est devenu le premier pays à déployer le nouveau vaccin Men5CV, qui confère une protection contre les cinq principales souches à l'origine de la méningite bactérienne en Afrique.

La campagne avait pour objectif de vacciner un million de personnes dans plusieurs états du nord du Nigéria gravement touchés par des flambées de méningite.

Je remercie le Gouvernement du Nigéria et nos partenaires, notamment Gavi, l'UNICEF, PATH et le Royaume-Uni, qui ont joué un rôle essentiel dans le développement et le déploiement de ce vaccin.

C'est sur cette base que l'OMS oeuvre, aux côtés des gouvernements et de ses partenaires, aux futurs plans de déploiement, notamment au Niger.

Pour la première fois, le vaccin Men5CV nous laisse espérer qu'il est possible éliminer le problème de santé publique que pose la méningite.

Ce vendredi, je me joindrai aux dirigeants de la santé mondiale à Paris à l'occasion la première réunion de haut niveau pour vaincre la méningite.

La feuille de route mondiale pour vaincre la méningite à l'horizon 2030 requiert un investissement initial de 130 millions de dollars des États-Unis (USD), ce qui représente bien peu par rapport au retour sur investissement prévu.

Outre la prévention de plus de 900 000 décès et de près de trois millions de cas de méningite d'ici 2030, l'éradication de la méningite permettrait d'économiser des milliards de dollars en coûts de santé et en perte de productivité.

La vaccination contre la méningite, dans le cadre d'un programme intégré aux soins de santé primaires, peut également contribuer à lutter contre la résistance aux antimicrobiens.

Avec le soutien du Président Emmanuel Macron, du Gouvernement français, et de nos partenaires présents aujourd'hui, les objectifs de la feuille de route peuvent être atteints.

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Le paludisme est une autre maladie contre laquelle aucun vaccin n'existait jusqu'à récemment.

Au cours des deux dernières années, l'OMS a recommandé les deux premiers vaccins antipaludiques du monde, qui sont actuellement déployés en Afrique, et qui pourraient sauver des dizaines de milliers d'enfants chaque année.

Dans le cadre de leur programme de vaccination national, le Burkina Faso, le Cameroun, le Ghana, le Kenya, le Malawi et la Sierra Leone fournissent déjà les vaccins contre le paludisme, et de nombreux autres pays prévoient de commencer à les introduire dans les semaines à venir et tout au long de l'année.

Parallèlement à l'utilisation d'autres outils, comme de nouveaux types de moustiquaires, les vaccins pourraient contribuer à relancer la lutte contre le paludisme, qui ces dernières années était au point mort.

Selon les estimations, en 2022, le paludisme était à l'origine de 608 000 décès dans le monde et de 249 millions nouveaux cas.

La plupart des cas et des décès concernent des enfants de moins de cinq ans issus des ménages les plus pauvres d'Afrique subsaharienne.

Pour lutter efficacement contre le paludisme, nous devons combattre les inégalités qui sous-tendent cette maladie.

Demain aura lieu la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Aux côtés du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme et d'autres partenaires, nous attirons l'attention sur l'importance fondamentale de l'équité en santé, de l'égalité des genres et des droits humains dans la lutte contre le paludisme.

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Enfin, les vaccins participent également à la riposte aux flambées de dengue dans le monde.

Cette année, plus de 5,2 millions de cas de dengue ont été signalés dans la Région des Amériques, soit plus que le nombre total de cas notifiés il y a un an dans la même Région, qui déjà été le pire jamais enregistré à l'époque.

Avec la hausse des températures et les effets des changements climatiques, d'autres pays doivent se préparer à faire face à une augmentation du nombre de cas.

L'année dernière, l'OMS a recommandé l'utilisation d'un nouveau vaccin contre la dengue chez les enfants âgés de 6 à 16 ans dans les zones frappées par la maladie.

Des pays comme le Brésil utilisent désormais le vaccin, bien que l'offre soit limitée et que les coûts soient encore relativement élevés.

En février, l'OMS a débloqué cinq millions USD de son Fonds de réserve pour les situations d'urgence afin d'aider les pays prioritaires à mettre en oeuvre des interventions essentielles contre la dengue, mais, face à l'importance des besoins, un soutien supplémentaire de la part des donateurs est nécessaire.

Qu'il s'agisse du tout premier vaccin antivariolique ou des vaccins les plus récemment développés contre la méningite, le paludisme ou la dengue, l'OMS reste déterminée à faire tout ce qui est humainement possible pour que les bienfaits de la vaccination profitent à toutes et tous, partout dans le monde.

Fadéla, vous avez la parole.

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