Au Tchad, deux candidats ont déposé leur requête auprès du Conseil constitutionnel pour contester les résultats provisoires de l'élection présidentielle du 6 mai remportée au premier tour par le président de Transition Mahamat Idriss Deby avec 61 % des voix. Il s'agit du premier ministre Succès Masra, arrivé second avec 18% mais qui revendique la victoire, et de l'ancien premier ministre Albert Pahimi Padacké, crédité de 16 %, mais qui pointe des irrégularités dans la campagne.
Arrivé troisième, Albert Pahimi Padacké a été le premier à féliciter Mahamat Idriss Déby pour sa victoire, et le premier à déposer son recours devant le Conseil constitutionnel. L'ancien premier ministre demande l'annulation partielle des résultats dans cinq provinces tchadiennes, l'Ennedi Est et Ouest, mais surtout les deux Logones et le Moyen Chari. Dans ces provinces, où le Premier ministre Succès Masra a récolté le plus de voix, l'annulation du vote pourrait inverser les positions finales des deux candidats.
Demande d'annulation du scrutin
Constat d'huissier à l'appui, Pahimi Padacké dénonce l'utilisation des couleurs du drapeau national lors de la campagne, en violation du Code électoral. Succès Masra, qui revendique toujours la victoire avec 73 % des voix selon son propre décompte, demande, lui, l'annulation pure et simple du scrutin. Selon lui, ses avocats auraient relevé un grand nombre d'irrégularités dans un dossier déposé en format numérique et papier.
Contrairement à ses déclarations devant la presse, Yacine Abderamane Sakine, du Parti réformiste, n'a finalement pas déposé de recours, tandis que Nasra Djimasngar, président du parti Le Nouveau Jour, a quant à lui introduit sa requête hors délais, après l'expiration du délai légal lundi 14 mai à minuit.