Le ministre de la Justice, Laurent Esso, a pris une position ferme contre les « hautes instructions » de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République. Cette prise de position rare, révélée dans la revue JUSTICIA du ministère de la Justice, souligne les pressions constantes exercées sur les magistrats et le personnel pénitentiaire, et appelle à la résistance contre ces injonctions.
Un Appel à la Résistance
Laurent Esso, souvent surnommé "le chat" pour sa discrétion, n'a pas mâché ses mots dans son intervention publiée. Il a décrit les multiples pressions subies par les magistrats : « Assaillis de manière récurrente voire permanente par des injonctions, des impostures et des intimidations de toutes sortes, les personnels judiciaires et pénitentiaires sont tirail- lés au quotidien dans l'exercice de leurs fonctions. » Cette déclaration met en lumière l'atmosphère pesante dans laquelle les professionnels de la justice doivent travailler, constamment surveillés et soumis à des tentatives de corruption et de clientélisme.
Un Contexte de Pressions Intenses
Laurent Esso a dénoncé les injonctions répétitives violant la conscience des magistrats et visant à les obliger à enfreindre les lois et règlements auxquels ils doivent se conformer, en vertu du serment qu'ils ont prêté. Il a également exprimé sa désapprobation face aux intimidations et aux menaces de sanctions ou de récompenses offertes par ceux qui, bien qu'étrangers au service public de la justice, cherchent à influencer le fonctionnement des services judiciaires.
Le Refus de Céder aux Pressions
L'attitude de Laurent Esso face aux pressions est illustrée par son refus de lever le blocage des comptes de Basile Atangana Kouna, malgré les « hautes instructions » écrites de Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce refus symbolise la résistance aux injonctions extérieures, même lorsque celles-ci proviennent de hautes autorités. De plus, Esso a explicitement demandé à sa secrétaire de dire à Ngoh Ngoh de ne plus jamais le contacter pour transmettre ses instructions, montrant ainsi son refus catégorique de se plier à ces pressions.
Une Illustration Satirique
La revue JUSTICIA a également publié une illustration à la manière de Charlie Hebdo, représentant un civil écrasant de son pied la tête d'un magistrat. Cette image symbolique vise directement Ferdinand Ngoh Ngoh, alias "La punk", et illustre de manière graphique la nature oppressive des « hautes instructions » qu'il diffuse. Cette caricature est une critique cinglante de l'ingérence dans le fonctionnement judiciaire.
Vers un Changement de Paradigme
Laurent Esso appelle à une justice rendue « au nom du peuple camerounais, dans l'intérêt suprême du justiciable, dans le respect de l'équité à laquelle il a droit et dans le respect des droits des parties. » Cette vision contraste fortement avec les pratiques actuelles de pressions et de manipulations. En résistant aux injonctions de Ferdinand Ngoh Ngoh, Esso se positionne comme un défenseur de l'indépendance judiciaire et du respect des procédures légales.
Un Impact Sur Le Futur de la Justice Camerounaise
Le positionnement de Laurent Esso pourrait avoir des répercussions significatives sur le système judiciaire camerounais. En dénonçant les pressions et en appelant à la résistance, il ouvre la voie à une justice plus indépendante et plus respectueuse des lois et des droits des citoyens. Ce changement de paradigme pourrait inspirer d'autres acteurs du système judiciaire à suivre son exemple et à résister aux influences externes.
En somme, l'appel de Laurent Esso à résister aux pressions de Ferdinand Ngoh Ngoh marque un tournant dans la défense de l'indépendance judiciaire au Cameroun. Par ses actions et ses déclarations, Esso démontre une volonté de préserver l'intégrité du système judiciaire face aux tentatives d'influence externe.