Cote d'Ivoire: Coup d'envoi pour le 16e FEMUA, grand festival des musiques urbaines africaines

En Côte d'Ivoire, Abidjan est la capitale des musiques en Afrique cette semaine. La 16e édition du FEMUA, le festival des musiques urbaines d'Anoumabo a été lancée le mardi 14 mai. Avec plus de 150 concerts gratuits et sur scène des stars notamment Gims, Yémi Allade. Cet évènement qui lie musique et actions sociales a été créé par les membres du groupe Magic System. Au fil du temps, 12 écoles ont été construites, un hôpital et un orphelinat. Cette année, le thème choisi est la santé mentale chez les jeunes. Un thème tabou encore en Afrique de l'ouest, qu'un jeune chanteur, Suspect 95, tente de faire entendre.

Hymne national, bénédiction des chefs coutumiers et la fanfare Ambiance divine pour « enjailler » le tout. Et une invitée d'honneur, marraine du FEMUA, la première dame, Dominique Ouattara qui a salué le travail de la fondation Magic System : « Vous êtes dix ambassadeurs de notre pays. La marraine que je suis est très fière de ce que vous réalisez pour la Côte d'Ivoire et pour le continent africain. »

Puissant et politique, le FEMUA permet de tisser des liens culturels, mais aussi diplomatiques. Maria da Conceiçao Evora est porte-parole du gouvernement de Guinée-Bissau, pays invité pour cette 16e édition.« Le FEMUA va permettre de redynamiser les relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau. »

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Douze écoles, un hôpital, un orphelinat. Chaque année le festival mène des projets sociaux. Délégué général, Salif Traoré, alias A'salfo sur scène lorsqu'il joue avec les Magic System, explique pourquoi le thème de la santé mentale chez les jeunes a été choisi cette année.« Nous partageons, en effet, la conviction que la musique, en raison de son caractère populaire et de sa spécificité, reste un vecteur incontournable qui peut aider à surmonter la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale », estime-t-il.

Après la tradition, place à la fête. Sont désormais attendus sur scène pour « ambiancer » la capitale, une brochette de vedettes notamment Tamsir et Gadji Celli.

Suspect 95, un rappeur qui veut biser le tabou de la santé mentale

« Beaucoup vivent cela dans le silence et leur proche manquent de vigilance », chante-t-il. Guy-Ange Emmanuel à l'état-civil, Suspect 95 sur scène, référence à son année de naissance. Un garçon attachant, traumatisé par la perte de sa compagne en 2020. Touché par la dépression, le chanteur cherche depuis à faire entendre que cette maladie ne doit pas être un tabou. « Les gens ont honte de parler de tout ce qui est santé mentale, de parler de dépression... Même des mauvaises passes mentales, les gens en ont honte ! », déplore-t-il.

Délégué général du festival abidjanais, Salif Traoré, alias A'salfo, a rappelé à l'ouverture du FEMUA pourquoi le thème de la santé mentale chez les jeunes a été choisi pour cette 16e édition : « Les statistiques officielles datant de 2023 indiquent clairement qu'environ 60 000 personnes sont atteintes de cette pathologie. Ce qui place notre pays à la troisième place africaine. »

Dépression, addiction, à travers ces titres, Suspect 95 lance des appels pour que tous les malades comprennent qu'ils peuvent être aidés, soignés. « On ne doit pas se cacher avec cela ! Si tu ne te sens pas bien, que tu sens que tu es dans un "bad mood", appelle un médecin ! Dis-lui : "Voici ce que je traverse". C'est comme cela que l'on va avancer ! »

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