Sur le papier, la conjoncture économique semble afficher un léger mieux. Notamment au niveau du taux d'inflation où le Fonds Monétaire International a revu sa prévision à la baisse, de 8,8% à 7,8% pour 2024.
Chiffres et réalités
Dans la note sur les perspectives économiques de l'Afrique Subsaharienne publiée récemment par le FMI, Madagascar s'offre ainsi le luxe de faire mieux que la moyenne de la région, qui affiche un taux d'inflation de 15,3%. Ce taux est également inférieur à ceux enregistrés dans les groupes des pays en difficulté comme les 10,7% d'inflation enregistrés dans les groupes pauvres en ressources naturelles, ou encore les 18,6% des pays à faible revenu. Et la situation évoluera encore positivement dans les prochaines années puisque pour 2025, par exemple le FMI table sur un taux d'inflation de 7,3% à Madagascar. Voilà côté cour. Mais côté jardin, la réalité semble contredire les chiffres. Ce n'est pas la mère de famille qui réalise ses achats avec des prix exorbitants sur les marchés, pour acheter légumes et produits de première nécessité qui diront le contraire, en ce qui concerne la cherté du coût de la vie.
Toujours sur le terrain de la vie quotidienne, ce sont aussi les entreprises qui font les frais de cette conjoncture économique qui subit les conséquences d'une situation internationale défavorable marquée notamment par des crises, pour citer que les guerres russo-ukrainienne, et israélo-palestinienne ou encore la crise maritime qui sévit en Mer rouge et qui impacte négativement sur le commerce international. Résultat à Madagascar, les charges des entreprises ne cessent d'augmenter. La récente enquête de conjoncture économique (ECE) de la Banque Centrale de Madagascar parle notamment d'une augmentation des coûts de production estimés très élevés. Avec ce que cela suppose, ipso-facto de possibilité d'augmentation des prix des biens et services produits localement.
D'ailleurs dans l'ECE de la Banque Centrale, nombre d'entreprises seraient prêtes à augmenter leur prix de vente. Avec ce que cela suppose, bien évidemment d'aggravation de la situation des ménages qui vont encore être obligés de dépenser plus. Sans forcément avoir la chance de manger plus et mieux. Et malheureusement ce n'est pas le relèvement salarial, récemment décidé par certaines entreprises, qui permettra d'améliorer la situation. En bon élève du FMI, Madagascar affiche des chiffres qui traduisent théoriquement une marche vers le développement, dont malheureusement les consommateurs ne sentent pas les impacts dans leur vie quotidienne. Mais l'espoir est encore permis car avec les efforts pour le développement réalisés actuellement, cet écart entre chiffres et réalités disparaîtra un jour.