Ile Maurice: Ashok Subron - «La balle dans le camp du ministre Padayachy et du directeur général»

Le message est on ne peut plus clair : si la Casino Employees Union (CEU) ne parvient pas à conclure un accord pour garantir le respect des droits des travailleurs, il ne reste d'autre option que de manifester dans les rues ou même de déclencher une grève.

Cette déclaration émane d'une conférence de presse organisée à Port-Louis et présidée par Jayen Moorghen, président de la CEU, et Ashok Subron, négociateur. Ils se sont exprimés en amont de leur rencontre cruciale avec la direction de la State Investment Corporation Ltd (SIC), prévue pour le 16 mai, lors de laquelle des discussions déterminantes sont attendues.

D'entrée de jeu, ils ont signifié leur frustration face à ce qu'ils perçoivent comme des tactiques dilatoires de la part de la direction, depuis le début des pourparlers en septembre dernier. Jayen Moorghen souligne : «Nous avons fourni toute la documentation requise, mais il semble toujours y avoir un obstacle qui retarde les discussions. Pendant ce temps, les employés attendent avec impatience des résultats concrets, notamment en ce qui concerne la révision salariale.» S'exprimant sur la nécessité de privatiser les casinos relevant de la SIC, le président de la CEU s'est dit sceptique, estimant ces derniers pourraient être rentables avec une meilleure gestion. «Nous pourrions faire prospérer ces casinos, mais malheureusement, nous manquons de bons gestionnaires.» Il a également critiqué la distribution rapide actuelle de promotions au sein des casinos. «Est-ce lié à la perspective de privatisation ?»

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Ashok Subron a, quant à lui, fermement déploré la violation des droits des travailleurs. Il a appelé à une plus grande implication du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, quant au sort des employés, étant donné que ce secteur relève de la gestion publique. «Les négociations sur la révision salariale et les conditions d'emploi ont débuté dès janvier. Nous sommes maintenant en mai et il est évident que la direction manque de volonté pour progresser. C'est d'autant plus frustrant lorsque l'on constate les salaires exorbitants reversés à certains au sein de cette institution gouvernementale» , a-t-il souligné. Il a également montré du doigt les tentatives du management de museler le syndicat en l'empêchant de communiquer avec la presse ou en exigeant une autorisation préalable. «Ils semblent avoir oublié que la législation du travail a évolué depuis 2019.»

Ashok Subron a souligné l'urgence pour les travailleurs de sécuriser un accord visant à consolider et à améliorer leurs conditions de travail avant toute privatisation éventuelle. «Nous nous efforçons de faire de la préservation des emplois une priorité. Les travailleurs ont clairement exprimé au management qu'il existe diverses solutions pour rendre cette industrie rentable à nouveau, mais leurs propositions sont ignorées» , a-t-il déploré. La rencontre prévue le 16 mai entre le directeur général de la SIC et le syndicat est attendue avec impatience. «Cette réunion est cruciale car nous ne tolérerons pas le mépris envers les travailleurs. Nous espérons que l'attitude légère qui persiste depuis quelque temps ne se manifestera pas» , a-t-il insisté. Un appel a été lancé aux ministres Renganaden Padayachy et Soodesh Callichurn, ministre du Travail, pour qu'ils veillent au respect des droits des travailleurs.

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