Au cours d'un atelier organisé mardi 14 mai à Kinshasa, un panel d'experts de la société civile a vivement dénoncé le commerce et l'exploitation illicite des minerais. Ces experts ont souligné que des quantités considérables de minerais, notamment du coltan, sont illégalement extraits, notamment à Rubaya dans le territoire de Masisi, par des éléments du M23, puis exportés au Rwanda sans respecter les normes ni les mécanismes régissant la certification de ces produits miniers.
Le coordonnateur du panel, Dieudonné Mushagalusa, dénonce ce qu'il qualifie d'hypocrisie de la communauté internationale, qui d'après lui, exigerait que la RDC identifie les minerais dès leur extraction tandis que le Rwanda ne le ferait qu'au moment de l'exportation. Cet acteur de la société civile souligne l'importance de contrôler le commerce des minerais, en particulier le coltan, provenant de Rubaya, qui échappe au contrôle du gouvernement congolais car la zone est actuellement occupée par le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda.
Dieudonné Mushagalusa recommande au gouvernement congolais d'exercer une pression continue sur les consommateurs finaux pour qu'ils cessent d'acheter ces produits miniers qualifiés de "minerais de sang". Il souligne l'importance de faire respecter les instruments juridiques internationaux et régionaux, et propose des sanctions pour les récidivistes.
Enfin, cet acteur de la société civile appelle le gouvernement à prendre des mesures pour rendre les villes de l'Est de la RDC plus attractives économiquement afin de limiter le commerce illicite des minerais.