Congo-Brazzaville: Rareté d'eau et d'électricité à Brazzaville - Le MCC porte plainte contre E2C et LCDE

Le Mouvement citoyen des consommateurs (MCC) a annoncé, le 15 mai, sa ferme volonté de poursuivre en justice les sociétés La Congolaise des eaux (LCDE) et Energie électrique du Congo (E2C) à cause de ce qu'il qualifie, entre autres, de « fourniture de la mauvaise qualité de l'énergie aux clients, la recrudescence des coupures intempestives, la fourniture d'une eau insalubre et les pénuries incessantes d'eau potable dans les quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire ».

La plainte sera officiellement déposée le 17 mai au Tribunal de commerce de Brazzaville. MCC, une organisation de la société civile qui défend les droits et intérêts sociaux, économiques et culturels des consommateurs au Congo, veut faire bouger les choses. Enregistré sous le n° 201/17/MIDDL/DBZ/SG/DDSP/SP, le MCC pense que trop c'est trop. La constitution de cette plaine est le résultat d'une longue observation de la mauvaise qualité des services de ces deux sociétés. Il déplore l'incompétence et le manque d'un bon management au sein des sociétés de distribution d'eau et d'électricité.

Pour le compte de la société E²C, le MCC l'accuse de fournir une mauvaise qualité de l'énergie aux clients, des coupures intempestives, d'interrompre volontaires la fourniture d'électricité à chaque moment sans consentement, de priver l'électricité dans certains arrondissements des villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Il faut ajouter à cela la vétusté des câbles et poteaux dans les grandes villes causant des incidents, des compteurs mal calibrés et les surfacturations.

« La perte des appareils électro-ménagers à cause de la mauvaise qualité de l'électricité, des vivres frais et provisions à cause des coupures et de la mauvaise qualité de l'électricité, l'utilisation des faux contrats d'abonnement, les pénalités abusives, le manque d'un mécanisme de réparation des torts causés aux clients ainsi que le manque d'éthique et de professionnalisme des agents sur le terrain, tels sont les maux qui minent cette société », a expliqué le président de ce mouvement, Ghislain Ondelé Kanga.

Ce mouvement dénonce les pertes en termes de profits et de chiffres d'affaires dans les activités économiques et d'entreprises détenues par des clients, des dommages des équipements sensibles (ordinateurs, systèmes de contrôle de la chaîne de production, entreprises, etc.), l'arnaque et l'escroquerie sur le prélèvement d'une somme, selon la plainte, sous prétexte d'un droit à la consommation, qui s'élève à plus ou moins 10 391 400 000 FCFA, sur un échantillon de 200 000 abonnés par an.

Concernant LCDE, les motifs sont aussi criants puisque le MCC constate « avec amertume » la mauvaise qualité de l'eau, le manque d'accès à l'eau potable de la population dans plusieurs arrondissements de Brazzaville et de Pointe-Noire, la vétusté des équipements et des tuyaux sans oublier ce qu'il qualifie d'arnaque et d'escroquerie en termes du prélèvement d'une somme de plus ou moins de 2 732 400 000 FCFA, sur un échantillon de 200 000 abonnés par an, sous prétexte d'un service d'entretien du réseau.

Réclamations...

Pour garantir un bon climat entre les consommateurs et ces sociétés, ce mouvement de la société civile souhaite que l'énergie fournie aux clients soit de bonne qualité en continu et en respectant les règles d'interruption afin que l'accès à l'électricité ne soit pas un luxe pour les consommateurs dans tout le pays.

Il veut aussi que l'eau soit salubre, potable, accessible sans peines à la population congolaise dans son entièreté, que les équipements d'adduction soient de bon état, que le paiement de tout frais soit proportionnel aux services notamment et que la surtaxe qui s'élève à 279 FCFA et la pénalité à hauteur de 15 % de la facture, les frais d'entretien du réseau et d'entretien des branchements s'élevant à 2277FCFA, et à 1021 FCFA ne soient plus amputables sur les clients.

« Que de par la dangerosité du produit (électricité), le matériel et matériaux de transport devraient répondre aux normes, entre autres, la durée de vie et la qualité. Que les consommateurs ne devraient être facturés que proportionnellement à la consommation, que les clients devraient être exempts des pénalités abusives. Que les agents de terrain devraient faire preuve d'éthique et de professionnalisme. Que le service clients au niveau des agences devrait être respectueux des règles de l'art. Que les clients devraient être protégés des harcèlements moral et verbal par le mauvais comportement et attitudes des agents sur le terrain et en plateaux administratifs, notamment les caissières, agents des services de litiges et facturation, que LCDE devrait être dotée d'un service de réparation des torts et litiges, que LCDE devrait protéger, en termes de profits et de chiffres d'affaires, les activités économiques et d'entreprises détenues par des clients, consommateurs, dont la matière première est l'eau et sa fourniture », explique la plainte.

Le MCC estime que les textes fondamentaux de la République du Congo et des organismes internationaux, des traités dont le Congo est signataire sur la défense des droits fondamentaux et de protection des intérêts sociaux, économiques et culturels, reconnaissent à tout client lésé le droit à la justice.

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