Madagascar: Affaire Jirama - Dix ans de travaux forcés pour deux anciens DG

La cour criminelle du PAC 67ha a rendu son verdict sur l'affaire impliquant quarante-huit responsables de la Jirama. Vonjy Andriamanga et Rivo Radanielina écopent de dix ans de travaux forcés.

Le verdict est tombé. Après deux jours intenses de procès, les magistrats du Pôle anti-corruption (PAC) d'Antananarivo ont rendu leur décision par rapport à l'affaire impliquant quarante-huit hauts responsables de la Société nationale d'approvisionnement en eau et électricité (Jirama). Vonjy Andriamanga, ancien directeur général, et Rivo Radanielina, ancien directeur général par intérim, écopent de dix ans de travaux forcés assortis de deux milliards cinq cent millions d'ariary de dommages et intérêts. Les mêmes peines ont été prononcées pour Angelsa Zasy, ancienne directrice générale adjointe.

Le jugement est prononcé par contumace vu qu'aucune de ces trois personnes n'a été présente pendant les deux jours d'audience. L'ancienne directrice de cabinet Onja Rasamimanana écope, quant à elle, de cinq ans de prison, tandis que l'ancien directeur des ressources humaines et le directeur administratif et financier écopent de deux ans. Une amende de dix millions d'ariary est attribuée aux autres directeurs impliqués dans l'affaire. Les trois sociétés concessionnaires doivent deux millions d'ariary d'amende. La cour criminelle du PAC ordonne parallèlement la saisie des comptes bancaires des condamnés par l'Agence de recouvrement des avoirs illicites (Arai).

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Malgré les lourdes sentences pour certains des prévenus, l'ambiance dans la salle d'audience durant les deux jours était assez calme. Hier, lors de l'attente du verdict, un vent de confiance se sentait dans la salle avec la majorité des prévenus qui n'ont pas quitté la salle d'audience. La possible raison est que les principaux intéressés, dont les deux anciens directeurs généraux, étaient absents. La plupart d'entre eux se disent aussi innocents dans l'affaire vu qu'ils n'ont pas agi expressément dans l'illégalité.

Procès marathon

Depuis son commencement lundi à 9 heures du matin, le procès des quarante-huit responsables de la « Jiro sy rano malagasy » s'est poursuivi durant deux jours, ne se terminant qu'en début de soirée hier. L'audience du lundi ne s'est terminée qu'aux environs de 22 heures, celle d'hier a débuté à 9 heures tapantes. Pour des actes qui se sont produits il y a de cela quelques années, l'affaire connaît un rebondissement avec un bouclage en deux jours. Et ce, malgré le nombre de prévenus dans l'affaire.

À part ces condamnations, d'autres prévenus sont condamnés pour avoir bénéficié de détournement et d'autres ont été relaxés par la juridiction. Le Pôle anti-corruption accuse ces quarante-huit individus de détournement de deniers publics, abus de fonction, bénéfice et complicité et blanchiment de capitaux. Dans leurs mémoires de défense, certains des prévenus expliquent ne pas être en connaissance des infractions soulevées. « Ils étaient inconscients d'avoir enfreint la loi en recevant les prérogatives. Ils pensaient juste avoir été payés de leurs efforts », a expliqué l'un des avocats de la défense lors de la plaidoirie d'hier.

Cette affaire remonte à 2021 avec le versement des primes de performance à certains hauts responsables sans avoir eu l'aval du conseil d'administration. L'histoire d'une évacuation sanitaire (évasan) entre aussi en compte dans l'affaire ainsi que la constatation par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) d'un déficit de plus de deux milliards d'ariary de l'État à cause de la corruption gangrénant la Jirama. Concernant les deux anciens directeurs généraux Vonjy Andriamanga et Rivo Radanielina, leur absence au procès était prévisible vu qu'ils sont à l'étranger depuis un certain moment.

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