Ile Maurice: Des employés victimes de conditions de travail abusives

Les employés de Maragadham Education Ltd, opérant sous le nom d'Anna Medical College, à Montagne-Blanche et à Flacq, dévoilent les traitements injustes et les violations flagrantes des lois du travail. Selon leurs dires, ils se retrouvent dans une situation précaire, privés du salaire minimum et soumis à des conditions de travail oppressantes.

Une ancienne employée, qui a occupé le poste de femme de ménage de février à octobre 2023, raconte son expérience. Alors qu'elle travaillait à temps plein du lundi au vendredi de 8 heures à 17 heures, et les samedis de 8 heures à midi, elle touchait un salaire d'environ Rs 11 500. Cependant, de novembre 2023 à janvier 2024, ses heures ont été réduites, de 8 heures à 16 heures en semaine, avec une rémunération portée à Rs 10 000. À noter que ces employés ne devraient pas travailler le samedi selon leur nouveau contrat, mais se voient forcés de le faire sans compensation supplémentaire. De plus, leur statut a été arbitrairement modifié de temps plein à temps partiel.

Les employés dénoncent également le non-respect de leurs droits fondamentaux, tels que la remise d'une copie de leur contrat de travail. Les responsables de l'établissement les pressent de signer rapidement, minimisant l'importance de cet acte crucial en affirmant faussement que la signature est une formalité mineure. «Sinie vit. Nou pa pe kokin to dibien», fustigent-ils. De plus, aucun des employés n'a jamais reçu de fiche de paie et leurs salaires ont souvent été inférieurs aux exigences légales. Les changements brusques et unilatéraux des conditions de travail sans préavis ni consultation sont également dénoncés. Certains employés ont même été licenciés pour une prétendue sous performance, une accusation qu'ils contestent.

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Cette situation alarmante est d'autant plus critique avec l'introduction de nouvelles réglementations en janvier 2024, fixant le salaire minimum mensuel à Rs 18 500, avec une contribution supplémentaire de Rs 2 000 provenant des fonds de la contribution sociale généralisée pour les employés au bas de l'échelle.

Cependant, les employés déclarent que ces augmentations ne sont pas appliquées à eux, et que des déductions sont effectuées sur leur salaire pour les congés maladie et les local leaves, même pour ceux employés à temps plein. «Comment peut-on changer nos conditions de travail du jour au lendemain, passer de plein-temps à temps partiel et réduire notre salaire, tout en ne respectant pas le salaire minimum ? La vie est chère. Comment allons-nous subvenir aux besoins de nos familles ? Nous sommes dans notre pays. Comment un étranger peut-il traiter des Mauriciens de cette façon ?» s'interrogent-ils, frustrés par cette situation qui perdure depuis de nombreuses années, sans que des mesures concrètes ne soient prises pour y remédier.

De plus, des irrégularités ont été signalées concernant les examens des étudiants. Certains employés sont contraints de falsifier les résultats et d'augmenter les pass marks afin de donner l'impression d'un taux de réussite plus élevé au sein de l'établissement, allègue-t-on.

Face à ces abus, des employés ont choisi de porter plainte auprès du ministère du Travail, espérant ainsi trouver une solution à leurs problèmes. Toutefois, leurs préoccupations semblent demeurer largement non résolues à ce jour. Une source au ministère du Travail affirme que le dossier a été pris en charge et qu'ils nous fourniront davantage d'informations dès que possible. Elle nous a informés qu'un cas a été résolu par le ministère.

De son côté, le Chief Executive Officer de Maragadham Education Ltd, le Dr Franklin Amirtharaj, a simplement déclaré : «We are paying according to the number of hours they are working. Why will we recruit people to work for eight hours if we don't have work for them?» Il ne nous a pas accordé le temps nécessaire pour lui poser des questions supplémentaires, affirmant qu'il nous avait fourni suffisamment d'informations et qu'il devait répondre à un autre appel.

Les employés soulignent en tout cas que cette affaire met en lumière des lacunes alarmantes quant au respect des droits des travailleurs et la nécessité pressante d'une action réglementaire sérieuse pour mettre un terme à ces pratiques abusives.

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