Congo-Brazzaville: Préservation des espèces marines - Renatura Congo a présenté les résultats de ses études sur les cétacés

La présentation des résultats obtenus pendant les deux ans d'études que l'association Renatura Congo a menées sur les cétacés, notamment les dauphins et baleines à bosse du Congo, a été faite au cours du premier atelier multi-acteurs co-organisé avec l'Institut de recherches en sciences exactes et naturelles (Irsen).

L'activité a eu lieu le 6 mai dans la salle de conférence de l'Irsen, dans l'arrondissement 2, Mvou-Mvou. Ce premier atelier multi-acteurs sur les cétacés, initié par l'association Renatura Congo, a réuni un nombre important de représentants des administrations, entreprises, société civile et divers acteurs en lien avec le milieu marin et l'activité maritime. Réalisée avec le soutien du Programme des petites initiatives (PPI) du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et l'ambassade de France, l'activité s'est déroulée en présence du directeur général de l'Irsen, Victor Mamonékéné; du directeur général de la Pêche, Boniface Essea; du chef de service de la conservation de la biodiversité à l'Agence congolaise pour la faune et les aires Protégées (Acfap), Guy Engambe; et de la consule générale de France, Véronique Wagner.

Ce workshop a été l'occasion pour Renatura Congo de partager les connaissances acquises au cours des deux années d'études menées sur les dauphins et baleines à bosse présents dans les eaux côtières du Congo. Une campagne de suivi scientifique, permettant de mieux connaître ces mammifères marins, s'est réalisée en partenariat avec l'Irsen et l'appui de l'Acfap. L'atelier a aussi permis de présenter les enjeux et perspectives pour la préservation de ces animaux encore peu connus au Congo et très menacés par les activités humaines (pollution, surpêche, industrie...).

«On a essayé d'avoir les représentants de tous les utilisateurs du milieu marin et côtier pour faire un bilan des données apprises sur ces espèces puisque pour bien les protéger, il faut bien les connaître. Et quand on les connaît, on peut les prendre en compte dans nos activités. Les études ont concerné l'ensemble du littoral. Pour les baleines, on a travaillé sur une zone comprise entre le port de Pointe-Noire, la pointe indienne et en haute mer. Nous avions des données précédentes mais qui n'avaient pas suivi un protocole aussi précis. Pour le dauphin à bosse, qui est une espèce en danger critique d'extinction, nous avons travaillé depuis la frontière du Cabinda jusqu'à Longo bondi», a expliqué Nathalie Mianseko, directrice de Renatura Congo.

Les participants à l'atelier ont suivi les différentes présentations faites en présentiel et par visioconférence par des spécialistes de l'Irsen, de la Commission baleinière internationale (IWC), et du Consortium pour la conservation du dauphin à bosse d'Atlantique et de Renatura Congo. Celles-ci ont porté sur les généralités des cétacés au Congo/écologie; l'état de connaissance des baleines en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale ; la présentation des deux années de campagne de suivi scientifique au Congo (premiers résultats qui démontrent que les eaux congolaises sont un site de reproduction pour la baleine à bosse) ; l'état des recherches et du statut de protection du dauphin à bosse, espèce en danger critique d'extinction (observations fixes, enquêtes, pose d'hydrophones en mer : FPOD).

Enfin, pour conclure cette journée de partage, les participants ont pu suivre une présentation sur l'application de sciences participatives « Siren» conçue par l'organisation non gouvernementale camerounaise African marine mammal conservation organization. Cette application pour téléphone portable offre la possibilité à tout citoyen de signaler une observation sur la biodiversité marine, dans l'objectif d'améliorer les connaissances sur ces espèces encore trop peu connues.

Ce premier atelier sur les cétacés au Congo a été salué par les participants qui ont confié avoir beaucoup appris. «Cela m'a permis d'avoir une vue générale de ces espèces qui jouent un rôle important au niveau des océans mais aussi au niveau de l'homme, parce qu'elles régulent la population de certains prédateurs qui tuent les petits poissons que les hommes utilisent pour se nourrir et pour commercialiser», a confié Chance Malanda, étudiant en sciences et techniques de l'Université Marien-Ngouabi. La consule générale de France, Véronique Wagner, a exprimé aussi sa satisfaction. «On a vu que parmi la présence il y a une grande représentation des autorités, des entreprises privées et des pêcheurs. Félicitations à Renatura pour cet atelier, on attend le prochain», a-t-elle indiqué. Créée en 2005 à Pointe-Noire, Renatura Congo, qui a pour objectif la préservation de la biodiversité marine et la promotion du développement durable, entend poursuivre ses études sur les cétacés avec l'appui de ses différents partenaires.

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