C'est la fin d'une traque de près de trente ans. Les deux derniers fugitifs recherchés par le Mécanisme qui a remplacé le Tribunal pénal international pour le Rwanda ont été déclarés morts ce mercredi 15 mai dans un communiqué du bureau du procureur de l'organisation.
Selon Serge Brammertz le procureur du Mécanisme, Charles Sikubwabo, bourgmestre de Gishyita dans la province de Kibuye et Riyandikayo, au Rwanda, homme d'affaires de la même région, sont tous les deux morts en 1998. Le premier à Ndjaména au Tchad et le second à Kinshasa en RDC. « On a reconstitué le parcours pour les deux : quand ils sont partis vers le Congo et dans quel camp de réfugiés ils étaient. On a pu identifier d'autres individus de leur entourage, y compris des individus qui étaient présents à l'hôpital quand la personne est décédée ou qui étaient présents au moment de l'enterrement », déclare-t-il.
Un autre dossier toujours en cours
Avec la fermeture de ces deux dossiers, plus aucun suspect recherché par le Mécanisme n'est encore considéré en liberté. Pour le bureau du procureur de l'organisation, le travail se concentre désormais sur la collaboration avec les justices nationales. « Le procureur général à Kigali a sur la liste encore plus de 1 000 individus recherchés pour génocide. Ces derniers se trouvent en grande partie sur le continent africain, mais aussi en Europe et ailleurs. On va surtout aider et travailler avec les différents pays, que ce soit le Rwanda, mais aussi d'autres pays avec qui nous travaillons étroitement », a-t-il ajouté.
Un autre dossier toujours en cours est celui de Fulgence Kayishema, tout dernier fugitif arrêté en Afrique du Sud l'année dernière. L'ancien inspecteur de police rwandais est suspecté de crimes de génocide dont le Mécanisme demande le transfert vers Arusha.