L'Organisation mondiale de la Santé (Oms) compte aller vers un modèle pour un déploiement de l'oxygène dans tous ses pays membres. Ses experts l'ont fait savoir hier, mardi 14 mai, lors de la réunion sur le cadre national de développement de l'oxygénothérapie sous le thème «Vers l'accès à l'oxygène ». A cet effet, les acteurs entendent mettre au point un modèle facile à̀ utiliser par les États Membres pour élaborer et appliquer des plans nationaux de développement de l'oxygénothérapie. Au Sénégal , la directrice générale des établissements de santé publique, Dr Fatou Mbaye Sylla, venue présider la cérémonie d'ouverture a souligné que « la situation de l'oxygénation au Sénégal est assez satisfaisante ».
Selon la définition de l'Oms, l'oxygène est un médicament d'importance vitale qui est utilisé dans le traitement de nombreuses affections aigués, graves et chroniques. Cependant, malgré́ son importance, l'Oms estime que l'oxygène médicinal reste une ressource limitée dans les pays à̀ revenu faible ou intermédiaire ainsi que dans certains pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ou à̀ revenu élevé́. Un constat qui a motivé la réunion sur le cadre national de développement de l'oxygénothérapie intitulé «Vers l'accès à l'oxygène » qui se tient à Dakar du 14 au 16 mai prochain et dont l'objectif est de mettre au point un modèle facile à̀ utiliser par les États Membres pour élaborer et appliquer des plans nationaux de développement de l'oxygénothérapie.
« Il s'agit d'une étape nécessaire pour garantir la viabilité́ des investissements consacrés à l'oxygène et tirer parti de la dynamique observée durant la pandémie de COVID-19 », a fait remarquer la note de presse de l'OMS. Et le représentant résident au Sénégal du bureau Oms Docteur Jeff Kabinda de souligner : « conformément à la résolution adoptée lors de la Soixante- Seizième Assemblée mondiale de la Santé, notre mission est claire. Nous devons élaborer un modèle de déploiement national pour l'oxygénothérapie, une composante vitale de notre arsenal thérapeutique contre les conditions critiques telles que l'hypoxémie et l'insuffisance respiratoire. Ces conditions, si elles ne sont pas traitées efficacement, peuvent conduire à̀ des conséquences tragiques, y compris l'asphyxie ou la mort ».
Pour Dr Jeff Kabinda, Représentant Résident OMS Sénégal par intérim, l'importance de l'oxygénothérapie dépasse les frontières et les statistiques ; elle touche le coeur même de leur engagement envers l'humanité́ et la dignité́ humaine. « En tant que membres de la communauté́ globale de la santé, notre objectif doit être d'assurer que chaque personne, peu importe où elle se trouve, ait accès à l'oxygène médical nécessaire pour survivre et prospérer. Cela nécessite une régulation efficace, une optimisation des ressources limitées et une préparation accrue aux crises sanitaires», a-t-il fait savoir.
Disponibilité d'oxygène au Sénégal
Pour le Dr Fatou Mbaye Sylla, la situation de l'oxygénation au Sénégal est assez satisfaisante même s'il existe des gaps. « Nous sommes dans le processus de les combler » a-t-elle renseigné. Pour elle, au- delà de l'oxygène qui est utilisé dans des services essentiels que sont les blocs opératoires, la réanimation, la pédiatrie, les urgences, la néonatalogie et la maternité, il reste un défi pour les pays. « En 2012, il y a un programme qui a été élaboré pour la mise la disposition de l'oxygène à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. A ce jour, tous les hôpitaux disposent de centrales à oxygène. Nous sommes en train de disséminer les centres de santé. Actuellement il y a plus de 20 structures de centres de santé de référence qui sont disponibilisés en oxygène. Nous sommes en train d'évaluer les gaps. Chaque année, dans le budget de la santé référence, il n'y a pas moins de 3 milliards F CFA qui sont mis à disposition pour la maintenance des services des équipements en oxygène médical. Le Sénégal a fait beaucoup d'avancées mais il y a des gaps» a- elle dit.