Congo-Brazzaville: Retard dans la formation du gouvernement - La Constitution de 2006 a montré ses limites

Cela fait plus de quatre mois que la République démocratique du Congo est sans gouvernement. Une situation qui impacte négativement sur la vie de la nation avec pour conséquence, un sentiment de vide institutionnel.

Une situation capitalisée par l'opposition qui y trouve matière à redire, et, surtout, à invectiver le président de la République sur qui elle fait porter le chapeau de l'impasse politique actuelle. Des consultations sont certes en cours avec des partis et regroupements politiques en vue de former le gouvernement tant attendu, mais il s'avère que dans le concret, rien n'avance.

Aux opposants qui ramènent tout sur la personne du chef de l'État, il y a lieu de préciser que ce dernier n'y est pour rien. Pris dans l'engrenage d'un système politique devenu anachronique du fait de l'évolution, le président de la République subit les faits. D'abord, il y a le temps pris dans la désignation de l'informateur et du formateur du gouvernement, sans oublier la lenteur des acteurs politiques qui ne font montre d'aucun empressement.

À cela s'ajoute le retard occasionné par l'attente de la publication des listes définitives des députés après correction d'erreurs matérielles par la Cour constitutionnelle. Ce n'est qu'en vertu du règlement des contentieux électoraux que le bureau d'âge de l'Assemblée nationale pourra organiser, le 18 mai, l'élection du bureau définitif qui va investir le nouveau gouvernement. Cette procédure consacrée dans la Constitution est à la base du retard pris dans l'installation du gouvernement.

Ce qui est sûr est que l'impasse politique actuelle n'est pas le fait du chef de l'État. D'où l'impérieuse nécessité de procéder à la révisitation de la Constitution en vue d'éviter à la longue la résurgence de telles situations. Il y a donc urgence de sortir le pays de la léthargie dans laquelle il est plongé par le fait de l'inadéquation de certaines dispositions constitutionnelles. La Constitution du 18 février 2006, négociée dans un contexte post conflit, a montré ses limites. Il est temps de penser à des ajustements pour la remettre dans l'aire du temps.

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