Dakar — Le Professeur Issac Yancoba Ndiaye, ancien vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal, a pointé, jeudi, les limites des pouvoirs de transition en Afrique, lesquels, dit-il, "n'ont pas la vertu de se projeter vers la démocratie", évoquant également un "véritable problème de culture démocratique".
"Les transitions de pouvoir dans nos pays n'ont pas la vertu de se projeter vers la démocratie. C'est pour cela, sur le plan technique quand on nous parle de démocratie à l'occidentale, je dis la réception est laborieuse, car on n'a pas pu réceptionner un système qui nous est exogène", a-t-il déclaré.
Le Pr Issac Yancoba Ndiay animait une conférence axée sur le thème "Le droits des transitions démocratiques".
Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la clôture de la 4ème édition de la formation annuelle en droit international, organisée par la Cour suprême du Sénégal, la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, la Fondation René Cassin et l'Institut des droits de l'homme de Strasbourg.
"Après le Bénin, quels sont les pays africains où la transition n'a pas duré ? Personne ne veut partir (...). Partout, ils organisent des élections fallacieuses", a dénoncé l'ancien doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Le juriste estime qu'il y a un véritable problème de culture démocratique dans la plupart des pays africains.
"Nous n'avons pas la culture démocratique qui devrait nous permettre d'être démocrates. Nos autorités ne l'ont pas", a estimé le professeur de droit privé.
"Au Sénégal, si nos autorités avaient cette culture démocratique, vous croyez qu'ils allaient prendre ces derniers moments des décisions qu'on ne peut qualifier", a-t-il dit en allusion à la décision prise le 3 février dernier par l'ancien président de la République, Macky Sall, et abrogeant le décret portant convocation du corps électoral.