À Madagascar, la campagne des élections législatives suit son cours. Les près de 500 candidats engagés ont jusqu'au 27 mai pour convaincre et gagner un des 163 sièges disponibles à l'Assemblée nationale. À Antananarivo, impossible de passer à côté des traditionnels bus de campagne équipés de puissantes sonorisations qui résonnent dans les rues de la capitale. Une effervescence qui ne parvient pas toujours à captiver les électeurs.
Depuis une semaine, c'est la même scène qui se joue dans cette rue commerçante du 3ème arrondissement de la capitale : les bruyantes sonorisations vibrent au passage éclair des bus de campagne.
Ce spectacle, Tiana, médecin de profession, le suit de loin. La riveraine se dit particulièrement agacée par les méthodes employées par plusieurs des candidats pour convaincre : « Quand on voit qu'il y a des candidats qui profitent des pauvres... Je parle de distribution de vivres, d'argent ou encore de tee-shirt. Moi, je veux des gens vraiment intègres. Mais il faut que je vote, même si je suis témoin de ces irrégularités. D'ailleurs, je sais déjà à qui je vais donner ma voix. »
Joseph-marie, chauffeur de taxi dans le quartier, ne se sent pas influencé par les démonstrations de popularité menées par les candidats. Lui voit surtout en cette élection une manière de rabattre les cartes sur la scène politique.
« Les 11 candidats d'opposition ont appelé au boycott lors de l'élection présidentielle. Alors cette fois, ce serait vraiment comme une revanche pour eux d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale. C'est pour cela que je suis avec intérêt la campagne. Je vais aller voter et je sais déjà pour qui, mais c'est un encore un secret », dit-il en riant.
Comme Joseph-marie, plusieurs habitants confient, malgré l'opération séduction mise en oeuvre par les candidats pour convaincre, avoir déjà fait leur choix pour le vote du 29 mai prochain.