Au Kenya, le monde de l'éducation est dans le choc après que le gouvernement a proposé de supprimer ses subventions au programme national de cantine scolaire. Cette mesure a été révélée en milieu de semaine, lors d'une audience de la commission parlementaire sur l'Éducation. C'est une proposition du Trésor pour son budget 2024-2025.
Le secrétaire d'État à l'Éducation Bellio Kipsang n'en revient toujours pas : « Ceux qui mangent trois fois par jour ne peuvent pas comprendre que des enfants n'aient pas un seul repas, dans certaines régions du Kenya » s'indigne-t-il. Et de rappeler que pour bien des parents, la perspective d'un déjeuner chaud, reste la principale motivation à scolariser leur enfant.
L'Association nationale des parents d'élèves conjure quant à elle le gouvernement à revoir sa décision : « Sans cantine, bien des enfants abandonneront l'école pour travailler » se désole Silas David Obuhadsa, son président.
Mis en place dans les années 1980, après une grave sécheresse, le programme de cantine scolaire touche aujourd'hui plus de 2,5 millions d'élèves kényans. La plupart des touchés vit dans des régions arides, souvent marginalisées.
« Avec ce gouvernement, on assiste au plus grand sabotage des politiques sociales du pays depuis l'Indépendance », colère Akello Misori, secrétaire général du Syndicat kényan des enseignants du post-primaire.
La suppression de ce programme est d'autant plus inattendue que Kenya Kwanza, le parti au pouvoir, avait promis dans son manifeste, d'en doubler les bénéficiaires.