Sénégal: Lancement d'une réflexion sur le renforcement du secteur informel

Dakar — L'université numérique Cheikh Amidou Kane (UN-CHK) a lancé, jeudi, la réflexion, à travers un colloque, sur les voies et moyens de renforcer le secteur informel en prélude de la mise en place d'une licence, d'un master et plus tard d'un doctorat en sociologie économique axé sur ce pan important de l'économie sénégalaise.

Cette 1ère édition qui s'étale sur deux jours porte sur l'incubation des groupes professionnels informels.

"Notre objectif général pour ce colloque est de fournir un cadre scientifique interdisciplinaire pour une recherche-action, visant à renforcer l'ancrage sociétal des groupes professionnels informels", a annoncé le professeur Moussa Lô, recteur de l'UN-CHK.

Il a assuré l'engagement de l'UN-CHK à identifier "les principaux obstacles" auxquels sont confrontés les travailleurs du secteur informel, tels que "l'accès limité aux marchés", "aux financements" et aux "services de soutien".

"Nous voulons y apporter des pistes de solution", a-t-il souligné, expliquant que L'UN-CHK, depuis sa création, "a eu un impact significatif sur plus de 80 000 personnes à travers ces divers programmes et initiatives de service à la communauté".

"C'est dans cette optique que nous envisageons la création de programmes de formations diplômantes mais aussi certifiantes dans des domaines tels que la sociologie économique, l'entrepreneuriat, et bien d'autres, pour mieux accompagner et ancrer les groupes professionnels informels dans la société", a renseigné le professeur Lô.

En effet, ce colloque est organisé en prélude de la mise en place à l'UN-CHK d'une licence, d'un master et plus tard d'un doctorat en sociologie économique axé sur le secteur informel.

"L'importance du secteur informel dans l'économie en tant que pourvoyeur d'emplois, de biens et de services essentiels, souvent dans des conditions difficiles n'est plus à démontrer, a-t-il indiqué.

D'après le recteur de l'UN-CHK, ce colloque est une initiative "audacieuse" qui démontre "l'engagement de l'établissement" envers le développement économique et social de notre communauté.

"Le secteur informel est omniprésent touchant tous les aspects de la vie économique et sociale ; c'est une force vitale qui crée des emplois", a souligné le Professeur Aladji Mamadou Sané, directeur du pôle lettres, sciences humaines et de l'éducation.

Mais selon lui, malgré sa "contribution incontestable", il reste souvent marginalisé avec un manque d'accès aux services financiers, la précarité de l'emploi et l'absence de protection sociale.

Il a estimé qu'il était donc "impératif d'y réfléchir ensemble" pour voir comment "soutenir" et "renforcer" le secteur informel.

"Il représente à la fois un défi et une opportunité et il est donc opportun d'élaborer des solutions durables pour promouvoir le secteur informel pour une économie plus forte et plus résiliente", a soutenu le professeur Sané.

"On n'accompagne pas des gens à partir de rien car ces emplois existent déjà ; alors on s'est demandé comment aider ces personnes à parvenir à tout cela en leur dotant d'emplois décents et les aidant à s'agrandir et être des entreprises très fortes", a expliqué Dr Absa Gassama, enseignante-chercheure à l'université numérique Cheikh Amidou Kane et présidente du comité d'organisation incubateurs du secteur informel.

Elle a fait savoir que c'est dans ce cadre que des formations vont être créées pour accompagner ceux qui évoluent dans le secteur informel.

"Nous voulons descendre sur le terrain avec nos étudiants et à travers nos espaces numériques ouverts, pour voir comment ils font fonctionner leurs entreprises informelles ; on note ce qu'ils font de bien et ce qu'ils peuvent améliorer en leur faisant comprendre leurs points faibles", a-t-elle révélé.

Dr Absa Gassama a rappelé que l'UN-CHK est implantée dans 17 départements du Sénégal et qu'à long terme elle devrait être présente dans toutes les régions du pays.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.