L'Afrique centrale peine depuis deux décennies à mettre en oeuvre les projets d'interconnexion des réseaux électriques, en dépit de ses nombreuses potentialités. En mission de travail à Brazzaville, le nouveau président du comité de direction(PCD) du Pool énergétique d'Afrique centrale(PEAC), Rui Pereira Do Amaral Gourgel, a promis, le 16 mai, de relancer les projets régionaux retenus en vue d'améliorer l'accès à l'électricité dans les pays.
Près de trois mois après son intronisation à la tête du comité de direction du PEAC, Rui Pereira Do Amaral Gourgel veut imprimer sa marque dans la gestion des projets régionaux d'interconnexion électrique. Lors de la visite du siège du PEAC, le PCD a échangé avec le personnel pour essayer de le mobiliser autour des défis à relever, avant de rencontrer les autorités congolaises pour obtenir leur soutien à sa feuille de route.
Le PCD Rui Pereira Do Amaral Gourgel, qui est aussi le président du Conseil d'administration de la Société nationale d'électricité de l'Angola, entend partager l'expérience de son pays en matière d'interconnexion électrique. « L'Angola est aussi membre du Pool énergétique d'Afrique australe. C'est cette expérience que nous comptons mettre au service du développement du marché commun d'électricité et de l'interconnexion des réseaux électriques (...) Il y a 20 ans, l'Angola a eu les mêmes problèmes de desserte en électricité. Mais aujourd'hui, nous avons réduit les délestages pour seulement une coupure par an », a-t-il assuré.
Institution spécialisée de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, le PEAC a été créé en 2003 pour réaliser la politique énergétique, les études et la construction des infrastructures communautaires, ainsi que l'organisation des échanges de l'énergie électrique et des services connexes dans l'espace communautaire. Pour cela, le nouveau PCD a appelé l'équipe du PEAC « à passer de la théorie à la pratique » dans la mobilisation des financements nécessaires à la concrétisation des projets régionaux d'interconnexion électrique.
Au total, 41 projets régionaux figurent au portefeuille du PEAC parmi lesquels le projet de la Boucle de l'amitié énergétique englobant les projets de l'interconnexion des réseaux électriques Inga-Cabinda-Pointe-Noire, regroupant l'Angola, le Congo et la République démocratique du Congo. À ce projet il faut ajouter celui de la construction du barrage de Chollet, d'une capacité de 600 mégawatts, sur la rivière Dja/N'goko, à cheval sur la frontière du Cameroun et le département de la Sangha.
Selon le secrétaire permanent du PEAC, Atadet Azarak Mogro, les quarante-et-un projets régionaux d'interconnexion électrique représentent 14 milliards d'euros, soit environ 9 157, 6 milliards F CFA. Le PEAC vient de recruter six nouveaux experts dont la mission est de rechercher les financements nécessaires à la réalisation de ces projets d'interconnexion électrique.