Afrique de l'Ouest et du centre - Aggravation de la faim en 2024

S'alimenter va représenter un réel défi pour plus de 50 millions de personnes durant la période de soudure, l'été prochain. C'est la conclusion de la récente enquête menée par des agences des Nations unies et des organisations non gouvernementales dans dix-sept pays.

Menée en coordination avec les gouvernements et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l'enquête inclut des pays d'Afrique centrale (Cameroun). Selon l'étude, 52 millions de personnes auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure, qui s'étend de juin à août. Cela représente 4 millions de personnes supplémentaires par rapport à la même période l'année dernière.

Dans le détail, 12% de la population, soit une personne sur dix, auront des difficultés pour accéder à des aliments salubres et nutritifs en Afrique de l'Ouest et centrale au cours de cette période, d'après les projections réalisées par une dizaine d'organisations dont l'Unicef et Oxfam. Au Nigeria, cette insécurité alimentaire pourrait toucher 16% de la population, soit 30 millions de personnes. Au Tchad et en Sierra Leone, jusqu'à 20% de la population pourrait être concernée. Dans la région de Ménaka, dans le Nord du Mali, plusieurs milliers de personnes risquent de souffrir d'une « faim catastrophique » d'après l'enquête, ce qui correspond au niveau d'insécurité alimentaire le plus grave.

Excepté en Guinée, au Bénin, au Ghana et en Côte d'Ivoire, l'insécurité alimentaire va s'aggraver dans tous les pays étudiés au cours des prochains mois. En l'espace de cinq ans, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire a été multiplié par quatre en Afrique de l'Ouest et du centre, pointe le Programme alimentaire mondial. Les enfants de moins de 5 ans en sont les premières victimes. Près de 17 millions d'entre eux souffrent de malnutrition aigüe, un chiffre sans précédent. Plusieurs facteurs permettent d'expliquer cette aggravation de l'insécurité alimentaire. Les conflits armés entravent les activités agricoles tandis que le changement climatique affecte les rendements.

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