Afrique: La visite de Mélenchon et les relations de l'Afrique avec l'Europe en exergue

Dakar — Les relations entre l'Afrique et l'Europe s'invitent dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne, à la faveur d'une conférence publique animée la veille par le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, et le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

M. Mélenchon, en visite à Dakar sur l'invitation de Pastef, le parti politique que dirige M. Sonko, a abordé plusieurs questions au cours d'une conférence relayée par les quotidiens.

"Le leader sénégalais et celui français ont [proposé des] solutions [en faveur du] renouvellement des relations entre les deux continents", sachant que le thème de la conférence portait sur "l'avenir des relations entre l'Afrique et l'Europe".

"La présence des militaires français [en Afrique], la polygamie, l'homosexualité et l'émigration étaient parmi les sujets évoqués", rapporte le quotidien EnQuête, qui insiste surtout sur "le discours de politique étrangère" prononcé à cette occasion par le Premier ministre sénégalais.

Égalité, équité et respect mutuel

Ousmane Sonko "a largement abordé sa vision concernant les relations entre l'Afrique et l'Europe, notamment celles entre la France et le Sénégal. Souverainiste, il veut notamment que le pays se débarrasse des bases militaires étrangères".

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"Rien ne justifie que le tiers de la région de Dakar soit occupé par des bases militaires étrangères", note le quotidien Les Échos en citant M. Sonko.

Il en a profité pour dénoncer "le 'mutisme approbateur face à la sanglante répression du régime du président Macky Sall' contre Pastef", son parti politique désormais au pouvoir, avec la victoire de Bassirou Diomaye Diakhar Faye à l'élection présidentielle du 24 mars dernier, rapporte le même journal.

"Au-delà de transformer notre pays, nous avons un continent à inspirer par notre capacité à faire des responsabilités qui nous sont confiées, des oeuvres utiles pour les Sénégalais et les Africains", écrit Vox Populi en citant Ousmane Sonko.

S'agissant précisément de relations avec la France, il fait observer dans le même journal que ces dernières "ont été jusque-là léonines au détriment des Africains et du continent africain". "L'Africanité en bandoulière, Sonko dit ses quatre vérités", lit-on sur la une de Vox Populi.

Le chef du gouvernement sénégalais a réitéré, lors de cette conférence publique avec Jean-Luc Mélenchon, "le plaidoyer pour des relations équilibrées. À son avis, les relations n'ont pas toujours été fondées sur l'égalité, l'équité et le respect mutuel", écrit WalfQuotidien.

Mais si les deux hommes se mettent d'accord sur des sujets relatifs aux relations entre Paris et Dakar, les bases militaires françaises à Dakar, la renégociation des contrats pétroliers ou la monnaie, ils sont en revanche en désaccord sur d'autres questions telles que l'homosexualité et la polygamie. "Sonko-Mélenchon, un débat de sourds", titre à ce sujet L'As.

Un "Sonko percutant et sans langue de bois"

Tribune rapporte que "Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé sa position de défendre les communautés LGBT", le leader de LFI allant même jusqu'à plaider pour la pratique du mariage homosexuel en Afrique, selon Kritik'.

Ce à quoi Ousmane Sonko a répondu que la question des LGBT "risque d'être le prochain casus belli". Concernant la polygamie, il répond à M. Mélenchon en déclarant : "Personne ne m'empêchera de débarquer à Paris avec mes deux dames", alors que son interlocuteur dit déplorer la pratique de la polygamie.

Il n'en faut pas plus pour que Bès Bi Le Jour relève une "alliance contre-nature" entre les deux leaders politiques. Le journal parle d'un "Sonko percutant et sans langue de bois" devant son interlocuteur, qui constate de son côté des "désaccords radicaux" avec le Premier ministre sénégalais.

"Mélenchon les genres", titre le journal Le Quotidien sur cette question. "Deux leaders politiques, des visions convergentes par endroits et un gros point de désaccord [...] sur la question de l'homosexualité", résume-t-il.

Le Soleil revient sur le conseil interministériel sur la prévention des inondations en annonçant que le gouvernement "arrête 22 mesures" pour une prise en charge adéquate de ce fléau.

Le journal, citant le Premier ministre, annonce un audit de l'usage fait des 717 milliards de francs CFA injectés par l'État dans la construction d'ouvrages de drainage, de stockage et de pompage des eaux pluviales.

Une partie de ce budget est destinée à la restructuration des zones inondables et au relogement des sinistrés, selon le journal.

"Vers un audit des 717 milliards", confirme Sud Quotidien.

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