La promotion feue Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye du Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI) est officiellement dans le marché du travail. La cérémonie de remise de diplômes a eu lieu hier, jeudi, à l'UCAD II. Forte de 33 journalistes de plusieurs nationalités, cette 51ème promo est invitée à faire de l'«éthique de responsabilité» son crédo, tout en s'inspirant de la marraine qui fut la première femme Directrice du CESTI.
Au cours de cette cérémonie, la porte-parole de la 51ème promo, Ndèye Astou Samb Sène, a indiqué que le CESTI a été secoué par «les saccages lors des soubresauts politiques. Malgré toutes ces difficultés, les formateurs, l'administration et les étudiants sont restés debout. Nous prenons conscience de la tâche qui nous attend», a fait remarquer la récipiendaire. Au total, 33 journalistes de plusieurs nationalités, dont 12 spécialisés en presse écrite, 12 en télévision et 9 en radio, ont reçu leurs parchemins, après trois années de sacrifice, dans un contexte difficile : crise sanitaire avec la COVID 19, tensions politiques et l'introduction de l'enseignement à distance. Lors de la cérémonie, la délégation mauritanienne, pays invité d'honneur, a été honorée. Par ailleurs, le Directeur du CESTI, Mamadou Ndiaye, est revenu sur les qualités et le parcours de la marraine, feue Eugénie Rokhya Aw, ancienne présidente du Tribunal des Pairs du Conseil pour l'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie dans les Médias (CORED), actrice de la société civile.
Cependant, M. Ndiaye a déploré les actes de vandalisme perpétrés au CESTI. De nombreux dégâts ont été enregistrés. L'amphithéâtre qui porte le nom de l'ancienne Directrice du CESTI a été réduit en cendre, ainsi que le matériel didactique. En ce qui concerne la formation, Mamadou Ndiaye soutient : «pour innover, nous avons introduit la communication et la production audiovisuelle. Le CESTI est une prestigieuse école de journalisme.
La qualité des ressources humaines n'est plus à démontrer. Beaucoup de brillants journalistes ont été formés dans cette prestigieuse école». D'ailleurs, le nouveau CESTI, un projet dont il est l'initiateur, «vise à répondre aux besoins de formation, face aux nouveaux défis qui interpellent le monde des médias». Le ministre de l'Enseignement supérieur, de l'Innovation et de la Recherche, Abdourahmane Diouf, a assuré que l'État du Sénégal et le ministère ne vont pas «abandonner cette institution qui fait la fierté notre pays. La tutelle compte appuyer l'institut de journalistes pour qu'il conserve son lustre d'antan».
S'adressant aux récipiendaires, le ministre déclarera que l'exercice de leur nouvelle profession de journaliste doit avoir pour soubassement une «éthique de responsabilité... Enfin, vous devez faire de cette «éthique de responsabilité» votre crédo parce que, dans un système informationnel souvent soumis à la dictature de l'urgence et devenu quasi instantané, peu de journalistes disposent du temps nécessaire pour faire consciencieusement leur métier», indique-t-il. Non sans relever que le respect des piliers fondamentaux qui régissent leur métier, «contribueront à doter notre société d'une presse forte, digne, indépendante et crédible.
Cette double exigence pose également avec acuité la problématique de la formation et l'adaptation des curricula de nos écoles de journalisme vu les dérives qui émaillent certaines plateformes caractéristiques du net. Je ne saurais finir sans vous inviter, chers journalistes, à avoir comme viatique dans votre vie professionnelle les qualités de votre marraine Eugénie Rokhaya AW, qui après avoir mené de moult combats en tant que militante a également été, féministe, journaliste panafricaine très engagée».