Le président du parti Pastef, Ousmane Sonko, a co-animé une conférence sur « Échanges sur l'avenir Afrique-Europe » avec le leader de la France insoumise (FI), Jean-Luc Mélenchon dans un amphithéâtre de l'UCAD 2 de l'Ucad qui a refusé du monde. Lors de ce face à face avec des étudiants, le président de Pastef et son hôte ont étalé chacun sa vision sur certains sujets réputés tabous comme la guerre à Gaza, l'homosexualité, la présence militaire française en Afrique.
En visite au Sénégal depuis le 14 mai dernier sur invitation des responsables du parti au pouvoir, Pastef/Les patriotes, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a salué la révolution opérée par le peuple sénégalais le 24 mars dernier à travers l'élection du président Bassirou Diomaye Faye. S'exprimant lors d'une conférence qu'il a coanimé avec Ousmane Sonko, président du parti Pastef à l'Ucad, Jean-Luc Mélenchon a qualifié cette troisième alternance au Sénégal de « moment politique particulier ». « Le Sénégal a ouvert, par l'action de son peuple, une voie particulière qui est celle de la révolution s'achevant après une résistance particulière marquée de morts et de martyrs».
Poursuivant son propos, il a également souligné à l'endroit des centaines de jeunes étudiants qui avaient pris d'assaut cet amphithéâtre que « l'indépendance n'est pas un statut géopolitique mais c'est rompre les dépendances ». « Si souveraineté et indépendance vont ensemble, la liberté de conduire soi-même sa politique leur est également liée » a-t-il fait remarquer non sans préciser que « cette révolution prend ses sources dans la langue parlée par le peuple ». Par ailleurs, revenant sur le concept du patriotisme, Jean-Luc Mélenchon dira que contrairement au nationalisme qui « est la haine des autres », « le patriotisme c'est l'amour des siens, se mêler de tout avec la constance dans la défense des principes, contrairement à ce que fait l'Europe qui use de deux poids deux mesures. »
Loin de s'en tenir-là, le leader de la France insoumis tout en dénonçant l'esclavage, la colonisation, n'a pas également manqué d'interpeller les étudiants sur les défis liés à explosion de la population mondiale. « Si l'humanité vivait comme les Sénégalais, on n'aurait pas besoin d'une autre planète. Mais si les gens vivent comme les Français, il faudra 5 planètes et s'ils vivent comme les Américains, il en faudra 10 planètes. D'ici 2050, il faudra trouver des solutions pour loger les 850 0000 000 de populations africaines ».