Ce 17 mai 2024, 27 ans sont passés depuis que Laurent-Désiré Kabila, à la tête des rebelles de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), entrait dans la capitale Kinshasa et renversait le régime du maréchal Mobutu.
Investi Président de la République le 29 mai 1997 au stade des Martyrs de la pentecôte, Laurent-Désiré Kabila avait dénoncé les méfaits du régime instauré par le maréchal Mobutu.
« L'avènement de l'AFDL marque la fin d'une période d'irresponsabilité illimitée, de corruption généralisée, de détournement, des violences et de violations flagrantes des droits de l'Homme, de la régression économique, sociale et morale de la Nation, un système de gouvernement fondé le clientélisme, des individus obsédés par le pouvoir », avait dénoncé Laurent-Désiré Kabila.
De la fin du régime de Mobutu
Les soldats de l'Alliance étaient entrés à pieds à partir de la partie Est de Kinshasa. L'affrontement tant redouté dans la capitale entre les rebelles et les forces loyales à l'ancien régime n'eut pas lieu. Samedi 17 mai 1997 au matin, les habitants des communes de Masina et Kimbanseke s'étaient massés le long du boulevard Lumumba pour voir de plus près ces petits soldats portant des bottes en caoutchouc qui avaient réussi à renverser le président Mobutu.
Le journaliste Rombaut Kasongo a vu ce jour-là les Kadogo [surnom donné aux soldats de l'AFDL qui comptaient des enfants soldats dans ses rangs] accueillis en triomphe par les Kinois.
«Comme je ne suis pas loin du boulevard Lumumba au niveau du quartier Masina sans fil, je suis allé sur le boulevard et nous avons vu les premiers éléments en colonnes. Certains avaient des armes sur les épaules, d'autres avaient des caisses de munitions sur la tête, des sacs, ..... Les gens criaient, chantaient en leur honneur, donnaient de l'argent aux rebelles, des morceaux de pain,... d'autres personnes les aspergeaient d'eau ou de poudre pour dire qu'ils les accueillaient à bras ouverts et qu'ils étaient contents qu'ils aient pris la ville de Kinshasa. Nous sommes descendus par curiosité pour voir ces gens qui ont renversé Mobutu en un temps si court. A l'époque, on se demandait comment on pouvait se débarrasser de Mobutu et son système dictatorial, qui nous a dirigés pendant 32 ans», se rappelle-t-il.