Sénégal: Pour un environnement juridique favorisant davantage à l'accès à la Planification familiale

Dakar — Des acteurs de la société civile ont plaidé, vendredi, à Dakar, pour un environnement juridique plus favorable à l'accès aux offres de services de planification familiale (Pf) dans les pharmacies privées.

"Notre démarche est une initiative qui requiert beaucoup d'efforts de plaidoyer pour mettre en oeuvre une stratégie et assainir l'environnement juridique pour qu'il puisse être favorable à l'offre de services PF notamment l'implant et le DMPA au niveau des pharmacies privées", a déclaré Mengué Niasse.

La directrice du projet "Accept" mis en oeuvre par une DKT, une organisation active dans la santé reproductive au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Togo, s'exprimait lors d'un atelier de validation du rapport de la cartographie des textes législatifs et réglementaires constituant une contrainte à l'offre des services de PF (DMPA-SC et Implants) dans les pharmacies privées au Sénégal et de la liste des décideurs clés et des champions.

Selon Mme Niasse, le rapport de cartographie a permis de relever au total 4 textes qui constituent des contraintes notamment le code de déontologie des pharmaciens, la loi sur la santé de la reproduction qui a encore besoin de décret d'application.

"Nous sommes en train de travailler sur ce document. Nous avons également besoin d'inclure une clause qui faciliterait cette offre de service au niveau des officines privées. Cela en plus d'autres textes pour créer des décrets et arrêtés pour favoriser ou faciliter l'offre de service à travers les pharmacies", a-t-elle expliqué.

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Il s'agit de la révision de ces textes réglementaires et de travailler sur le décret d'application de la loi SR qui a été votée depuis 2005.

Pour sa part, Momar Talla Seck, chargé de plaidoyer à l'Organisation non gouvernementale Action et développement (Acdev), "l'idée est de voir comment exploiter le potentiel à travers les pharmacies privées (...) pour booster ce taux qui stagne autour de 22,6%".

"Il y a beaucoup de blocages qui empêchent une bonne implication des pharmaciens dans l'atteinte des objectifs du Sénégal en matière de PF. Certains textes réglementaires empêchent les pharmaciens de jouer très bien leur rôle et pourtant ces derniers ont le potentiel", a regretté M. Seck.

"C'est un peu aberrant par rapport à la loi. Comment on peut autoriser des femmes d'appliquer sur elles-mêmes le Dmpa à la maison et l'interdire à des pharmaciens au niveau de leurs officines alors qu'ils ont été formés pour cela", a déploré le chargé du plaidoyer.

Face à cette situation, il souligne "l'importance d'oeuvrer pour lever ces obstacles (...), faire un outil de plaidoyer pour pouvoir convaincre l'Etat" d'impliquer les officines privées dans l'offre de service PF.

"Au Sénégal, il est très difficile de faire évoluer une loi mais nous ne perdons pas espoir parce qu'il est très difficile pour les femmes d'accéder aux services PF", a analysé Mor Talla Seck en justifiant leur démarche.

Le taux de planification est à 22,6%, selon les organisateurs de l'atelier qui souhaitent le porter à 46% d'ici 2026.

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