La campagne de commercialisation de noix d'anacarde (cajou) est lancée, mais sur fond d'inquiétudes des acteurs de la filière.
Les difficultés d'accès au financement, la faible production de cette année sont entre autres facteurs qui plombent cette présente campagne de commercialisation de noix de cajou, déjà lancée, qui risque d'être très difficile cette année. Le constat est fait par les acteurs de la filière même, mobilisés hier, mercredi 15 mai 2024, à Ziguinchor, le temps de la célébration de la deuxième édition de la Journée du cajou.
Boubacar Konta, le président de l'Interprofession cajou du Sénégal, ne cache pas ses inquiétudes. «Nous sommes dans une année où la production n'est pas tellement au rendez-vous. L'organisation de la filière pose problème. Il n'y a pas une politique claire sur la commercialisation. Toute chose qui nous pousse, nous les acteurs, à agiter de réelles inquiétudes...», s'alarme M. KONTA qui interpelle les autorités.
«Le contexte actuel est difficile pour les transformateurs locaux de s'approvisionner en anacarde parce que le prix risque d'être insoutenable pour eux», déplore le responsable de la filière qui recommande la prise de mesures étatiques pour endiguer la mal. «Il faudra que, dès à présent, l'Etat essaie de mettre en place des stratégies qui permettront à ces transformateurs, avec leur maigres moyens, de faire la transformation localement et que les Sénégalais puissent bénéficier de la valeur ajoutée...»
160.000 tonnes d'anacarde ont été exportées l'année dernière, pour une masse financière de plus de 95 milliards de francs CFA. Suffisant pour alerter les autorités, pour une régulation du secteur de l'anacarde. «Nous réclamons la tenue des assises sur la commercialisation de l'anacarde mais aussi des agréments. Des centaines de milliers de tonnes de noix de cajou sont exportées sans valeur ajoutée. Ce sont des milliers d'emplois qui sont «exportés», des milliers d'emplois qui échappent au Sénégal...», regrette-t-il.
L'occasion est saisie par les acteurs de la filière pour faire un plaidoyer en faveur d'une meilleure organisation, avec une politique gouvernementale très claire et très forte sur le secteur de l'anacarde. La question du transport des noix de cajou transcendée, les acteurs se penchent sur l'équation des unités de transformation des noix d'anacardes et la réglementation du secteur.