Au Gabon, les recommandations du Dialogue national inclusif tenu du 2 au 30 avril dernier continuent à faire réagir. Parmi les 1 000 recommandations, il y a la suppression du Centre gabonais des élections (CGE) et le retour de ses missions au ministère de l'Intérieur. Autre sujet, la suspension des partis politiques. Avec l'objectif d'apporter quelques précisions sur ces questions, le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault, s'est adressé vendredi 17 mai à la presse.
Hermann Immongault a tenu à rassurer la classe politique et la population gabonaise. Le ministère de l'Intérieur sera en charge des élections, mais pas question de devenir une machine à fraude électorale au profit du pouvoir. Pour Hermann Immongault, cette décision entre pleinement dans le cadre de la restauration des institutions gabonaises annoncée par les militaires dès le coup d'État : « L'administration est impersonnelle. L'administration n'a pas de visage. L'administration est impartiale. Nous sommes dans un temps où nous devons revenir aux fondamentaux. Le temps de la réforme, c'est aussi ça. »
La crainte d'un ministère de l'Intérieur à la solde de l'exécutif
Dans un premier temps, tous les anciens textes sur les élections seront toilettés. Les partis politiques et l'ancienne commission électorale seront exclus de l'organisation des élections. Hermann Immongault a par ailleurs défendu la suspension de tous les partis politiques et la volonté de les regrouper en quatre blocs idéologiques.
« Lorsqu'on forme des blocs, ça permet non seulement de renforcer le débat, mais ça permet également de conforter les positions, a-t-il affirmé. Donc c'est une recommandation salutaire que les Gabonais ont eue. »
Les leaders des partis politiques restent peu convaincus par ces réformes. Ils craignent un ministère de l'Intérieur à la solde de l'exécutif. Et, selon eux, la réorganisation des partis serait un regroupement forcé qui nuirait aux identités politiques de chaque formation.