Madagascar: Coupe et coupures

Deux anciens Directeurs généraux en cavale pour de tristes histoires de malversations. Une situation financière catastrophique qui ne lui permet pas de payer convenablement ses fournisseurs. A eux seuls, ces deux faits résument que la Jirama reste encore et toujours engloutie dans ce gouffre de crise où se mêlent trafic de haut niveau et mauvaise gouvernance.

Coupe et coupures

Au grand malheur des usagers qui endurent, chaque jour que Dieu fait, les désagréments d'une électricité qui ne l'est plus que de nom. Quand ce ne sont pas les coupures répétées à longueur de journée et parfois, la nuit, c'est une tension trop basse, tout juste suffisante pour alimenter quelques ampoules à basse consommation. Privant parfois les foyers de l'usage d'appareils ménagers d'utilisation courante comme les réfrigérateurs, les mixeurs électriques, fers à repasser et autres.

Et pour cause, en ce moment où le pouvoir d'achat s'effrite au fil du temps, ce ne sont pas tous les ménages, du moins ceux de la classe moyenne et ceux qui sont les plus démunis - ils sont très nombreux à Madagascar - qui peuvent se payer un stabilisateur ou un onduleur pour protéger leurs appareils. Et on ne parle plus de cette lamentable fourniture en eau de la Jirama qui pénalise les foyers, obligés de se contenter de la part de leur robinet, d'un débit d'eau « pipi de chat ».

Rares sont ceux qui arrivent encore à remplir leurs baignoires, si ce ne sont les plus nantis qui peuvent s'offrir le luxe de se procurer un surpresseur d'eau. Bref, dans le contexte actuel, et quand bien même ce ne sont que des services de base d'usage quotidien, les fournitures convenables d'électricité sont tout simplement devenues un luxe pour une grande majorité de la population.

Et ce, pour la simple et bonne raison que la société nationale d'eau et d'électricité demeure jusqu'ici, incapable d'assurer ce service public dont elle a la charge. Au moins, le Président de la République a eu le mérite de reconnaître publiquement durant sa tournée à Antsirabe que la « Jirama est malade ». Un Président qui ne veut, par ailleurs, pas baisser les bras et affiche sa volonté de relever le défi du redressement de la Jirama.

Parmi les mesures de sauvetage décidées par l'exécutif figure cette coupe budgétaire, sur les moyens de fonctionnement et d'investissements des ministères, d'un montant total de 1 036 millions d'ariary pour apurer le passif de la Jirama vis-à-vis de ses fournisseurs. Une coupe budgétaire qui aura malheureusement des répercussions sur certains aspects du fonctionnement de l'Administration. Prions pour que cette mesure améliore effectivement la situation de la Jirama, ne serait-ce qu'au minimum, en réduisant les coupures d'eau et d'électricité. Bref, que la coupe bannit effectivement les coupures.

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