Thiès — Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Abdourahmane Diouf a donné rendez-vous, "dans quelques mois", aux étudiants de l'Université Iba Der Thiam de Thiès pour une amélioration de leurs conditions d'études et d'hébergement, avec notamment la réception d'infrastructures en phase de finition.
A la tête d'une délégation hétéroclite, Abdourahmane Diouf a passé la journée du vendredi à visiter diverses composantes de l'Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), ainsi que les établissements d'enseignement supérieur de la ville relevant de son département.
Le ministre s'est rendu notamment à l'Ecole nationale supérieure d'agriculture (ENSA), à l'Institut supérieur d'éducation professionnel (ISEP), à l'Ecole polytechnique de Thiès (EPT), aux Cours préparatoires aux grandes écoles (CPGE), avant de finir son périple à l'UIDT.
Au terme de la visite sur les campus sociaux de l'UIDT de l'Hôtel du rail et du site de la Voie de contournement nord (VCN), jusque dans les chambres, les restaurants et les salles de cours des étudiants, il s'est dit "très heureux" d'avoir passé toute une journée à Thiès qu'il a qualifié de "ville universitaire par essence".
M. Diouf a exprimé son "sentiment de satisfaction" né du constat de "beaucoup de sérénité et de sens de la responsabilité" chez les responsables académiques, ceux du campus social, et "particulièrement" chez les étudiants, "malgré toutes les difficultés".
S'exprimant à la suite des étudiants, des syndicats et des responsables de l'université, il a dit avoir pris connaissance des "nombreux problèmes " d'ordre pédagogique, avec le déficit de salles de classes, et social, notamment avec des dortoirs et de restaurants en nombre insuffisant.
Les étudiants se sont plaints de leurs conditions d'études, caractérisées notamment par une capacité d'accueil limitée de l'infrastructure universitaire, avec deux pavillons de 53 chambres chacun et de 250 places à l'Hôtel du rail, situé au quartier Ballabey, situé à 7, 4 km du site de la VCN.
Les deux restaurants d'une capacité totale de 700 places ont atteint leurs limites depuis deux ans, a relevé Adama Sow Kébé, président de la Conférence des amicales d'étudiants.
Ce dernier a évoqué la situation des laboratoires qui, deux ans après leur ouverture, ne sont toujours pas fonctionnels, pour une "université à vocation scientifique", se désole-t-il.
Il en a profité pour demander à la tutelle l'ouverture des nouveaux pavillons de 1.000 lits et d'un troisième restaurant sur le campus social.
Le porte parole des étudiants a aussi sollicité l'intervention du ministre pour résoudre leurs difficultés de transport.
Le retard du calendrier académique de l'UIDT, le sort des étudiants en Licence 3 qui perdent leur bourse en raison du chevauchement des années académiques le choix d' "opérateurs accessibles dans la ville de Thiès" pour le paiement des bourses, figurent aussi sur la liste de leurs préoccupations.
"La situation était très tendue, mais vous l'avez sauvée", a dit Cheikh Sall, directeur du Centre des oeuvres universitaires et sociales de Thiès (CROUST), qui s'est dit "séduit" par le style de management du nouveau ministre, qui a laissé s'exprimer toutes les composantes de l'institution. Ce qui a permis à tous les participants d'en apprendre.
Les syndicats ont profité d'une séance d'échanges avec le ministre pour lui soumettre leurs doléances, à un moment où l'institution traverse, selon eux, des "crispations" liées à la décision du management de revenir sur certains acquis.
"L'espace universitaire a besoin d'être pacifié", a dit Abdoulaye Sy, secrétaire général de la section du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication sociale (SYNPICS) de l'université.
Les doléances des responsables syndicaux avaient trait entre autres, à l'augmentation du budget de l'université, afin de régulariser les contractuels, au relèvement de l'âge de la retraite à 65 ans, à l'amélioration du plateau technique des centres médicaux.
"Partout où j'ai vu des problèmes, j'ai entrevu des solutions, parce que les solutions de l'Université de Thiès sont dans l'Université de Thiès, dans la capacité de management de tous (ses) acteurs", a-t-il toutefois tempéré saluant, la "maturité" des syndicats.
"Nous admettons que vous avez des difficultés, mais admettez qu'il y a des solutions en vue", a insisté Abdourahmane Diouf.
Il en a appelé à l' "esprit patriotique" des étudiants, les a assurant que le nouveau gouvernement est en train de "prendre à bras-le-corps" ces questions. "Nous allons travailler avec tous les acteurs présents et nous espérons que dans des délais raisonnables, les différents chantiers seront livrés", leur a-t-il promis.
Ce qui devrait permettre à l'UIDT et aux grandes écoles qui gravitent tout autour "poursuivre leur montée en puissance".
Abdourahmane Diouf a toutefois invité les étudiants à la "patience et au sacrifice", rappelant que l'Université Gaston Berger de Saint-Louis dont il fait partie de la première génération a démarré dans des "conditions similaires".
"J'espère revenir très bientôt pour trouver des étudiants, un personnel et un management motivés, pour que l'Université continue à rayonner, à la dimension de son parrain", a martelé la tutelle.