Au Sénégal, un collectif a vu le jour et se propose d'accompagner le gouvernement dans l'indemnisation des victimes des évènements politiques qui ont eu lieu entre 2021 et 2024 particulièrement les acteurs économiques. Fin avril, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé à son gouvernement de mettre sur pied une commission d'indemnisation.
28 associations se sont unies au sein du CV21-24. Elles représentent des corporations du Sénégal comme les commerçants, les conducteurs de moto Jakarta, ou encore les artisans.
Certains des membres ont perdu leur emploi, d'autre une grande partie de leur chiffre d'affaires
Le collectif propose de l'aide au gouvernement pour identifier les victimes. « On va répertorier, ils vont nous dire ce qu'ils ont perdu. On va même demander des preuves et ça va être filtré avant que le dossier ne soit déposé sur la table du gouvernement. »
Mamadou Diarra est entrepreneur dans l'agriculture, il commercialise du mil et de l'arachide. Il a été fortement touché depuis 2021 : « Avec les manifestations, que s'est-il passé ? Les frontières se sont fermées. Les routes étaient bouclées. Nos produits ne pouvaient pas être acheminés. Et il y a eu une perte énorme qui s'est produit. »
Si lui possède des documents pour prouver ses pertes, le défi pour l'indemnisation des acteurs économiques se posera au niveau du secteur informel. Il faudra alors que le gouvernement propose un système de barème. « L'État devra avoir des barèmes d'indemnisations. Quelles que soient les conditions, ce sera une négociation entre l'État et les victimes pour avoir un bon barème pour que tout le monde puisse recevoir. »
Les personnes blessées ou les proches de victimes décédées lors des manifestations devraient aussi être indemnisées par l'État. En revanche, les responsables ne seront pas jugés, car une loi d'amnistie a été votée en mars 2024.