En Guinée, l'ANAD, l'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie, une coalition de l'opposition, appelle la junte au pouvoir à organiser des élections d'ici la fin 2024 afin de rendre le pouvoir aux civils.
Les militaires s'étaient engagés à respecter ce calendrier. Mais en mars dernier, le Premier ministre Amadou Oury Bah avait estimé que cet engagement ne pourrait être tenu.
L'ANAD monte désormais au créneau et menace d'appeler à des manifestations si elle n'est pas entendue, comme nous l'explique Souleymane Souza Konaté, président de la commission Communication de l'ANAD, et proche de l'opposant Cellou Dalein Diallo, joint au téléphone par Pierre Firtion de la rédaction Afrique.
« Depuis un certain temps, il y a une réelle velléité de la part du CNRD de confisquer le pouvoir, de confisquer toutes les libertés individuelles et collectives dans notre pays.
Ils se sont engagés dans un accord dynamique avec la Cédéao sur dix points, qui stipulait que la fin de la transition, c'est au plus tard le 31 décembre 2024. Mais à date, rien n'est complètement fait sur le terrain qui puisse amener les acteurs politiques à dire que le CNRD est disposé à céder le pouvoir aux civils comme prévu dans l'accord dynamique.
C'est pourquoi... nous nous sommes retrouvés, nous avons sorti une déclaration dans laquelle nous disons que nous sommes opposés, fermement opposés, à toute modification du délai de cette transition. Deuxièmement, nous invitons les militaires à respecter leur engagement et nous disons que si ce délai n'est pas respecté, nous allons faire appel à nos militants et à nos sympathisants pour organiser des séries de manifestations sur l'espace public pour contraindre les militaires à revenir aux fondamentaux de la transition.
Pour nous, après le 31 décembre 2024, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la transition dans notre pays et nous allons appeler à la mise en place d'une transition civile qui aura pour mandat l'organisation des élections, pour permettre aux Guinéens de choisir leurs dirigeants. »