Cameroun: Un homme fait 41 ans de prison pour recel d'un poste de radio...

Le plus vieux détenu du pénitencier du département de la Menoua est condamné depuis le 24 novembre 1982.

La cause de cette détention n'est rien d'autre que le recel d'un poste radio. Âgé aujourd'hui de 64 ans, ce dernier fonde son espoir sur le pouvoir discrétionnaire du président de la République du Cameroun pour sa libération.

Que retenir à propos de la situation du détenu ?

Fabien Tsafack a été incarcéré avec 5 autres personnes. Tous ont été condamnés à mort. Notez que Fabien Tsafack a été condamné le 24 novembre 1982 pour « recel aggravé de poste radio ». Ce dernier évoque aujourd'hui les difficultés rencontrées pendant les 41 ans d'emprisonnement. Pour sortir de cette situation, le prisonnier a fait recours à la justice en 1990. En 2020, il saisit le procureur de la République pour lui demander de se rappeler de sa situation pénale. Cette dernière relève de l'insolite au quotidien vu les causes même de la détention.

Les investigations ont révélé que cette demande avait été transmise à cette autorité judiciaire par le régisseur d'alors. Malheureusement, jusqu'ici ce dernier n'a eu aucun retour. Ce mécanicien pétri de rêves à 22 ans est aujourd'hui devenu cordonnier et fabricant de sacs à la prison pour se prendre en charge. Et comme si cela ne suffisait pas, Fabien Tsafack aurait perdu ses deux parents pendant l'incarcération. Natif de Foreké-Dschang, il est aujourd'hui âgé de 64 ans et a de nouveau engagé une procédure de libération à la suite des conseils de l'un de ses compagnons de prison.

Par ailleurs, il confie que sa situation prendrait une autre tournure si la prison centrale de Bafoussam n'avait pas été brûlée durant les villes mortes. Cela a engendré la perte de son dossier et sa conduite avec les autres détenus à la prison de Mantoum avant d'être finalement transféré à la prison principale de Dschang. Pour bénéficier de la grâce présidentielle, ce dernier a saisi le président de la République dans une correspondance, et ce, sous couvert du régisseur de la prison principale de Dschang.

L'espoir du détenu

N'ayant jamais goûté au bonheur du mariage, cet homme âgé aujourd'hui de 64 ans, nourrit l'espoir de fonder une famille une fois libérée. Et pour y arriver, il fonde son espoir uniquement sur un décret présidentiel. Vu l'échec des autres procédures. Cette grâce présidentielle lui permettra, malgré son âge et son histoire, de fonder une famille. Dans un extrait de la lettre ayant fuité on peut lire que le détenu a sollicité sans espoir l'indulgence des instances judiciaires qui n'ont jamais pris en compte les données du nouveau Code pénal. Ce dernier prévoit que le vol par effraction est sanctionné de six mois à cinq ans d'emprisonnement tout au plus.

Cependant, voici qu'il passe 41 ans en prison. Il notifie également dans la lettre que ce qu'il vit relève d'une bavure judiciaire et mérite réparation. Toutefois, il réitère sa demande de libération avec politesse et humilité afin de bénéficier d'une grâce présidentielle.

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