Au Congo-Brazzaville, un représentant des riverains de Vindoulou, quartier périphérique de Pointe-Noire, est convoqué le 23 mai 2024 devant le tribunal pour diffusion d'informations ayant porté atteinte à l'honneur de la société Metssa. Des habitants dénoncent depuis plusieurs années les conséquences sanitaires des activités de cette entreprise de recyclage de métaux et de batteries automobiles. Détails.
Au Congo-Brazzaville, plusieurs organisations de défense des droits humains accusent l'entreprise Metssa d'utiliser une procédure judiciaire pour faire taire un représentant de riverains.
Cyrille Ndembi habite Vindoulou, quartier périphérique de Pointe-Noire. Il dénonce depuis des années la pollution générée par l'entreprise de recyclage de métaux et de batteries automobiles usagées. Il est convoqué le 23 mai devant le tribunal pour diffusion d'informations ayant porté atteinte à l'honneur de la société.
Metssa Congo - filiale d'un groupe basé à Dubaï - a démarré ses activités dans la périphérie de Pointe-Noire en 2013. Des batteries usagées y sont brûlées et des métaux transformés en lingots pour l'exportation.
En 2019, des riverains s'organisent en collectif. Leur président Cyrille Traoré Ndembi décrit un air chargé de poussière qui laisse un goût métallique dans la gorge, des habitants qui souffrent de maux de tête, de bourdonnements, toux chroniques et problèmes de ventre.
L'an dernier, le collectif sollicite un laboratoire pour des prélèvements. Les résultats qu'il présente indiquent des concentrations de plombs dans le sang des personnes testées supérieures aux normes de référence.
Le mois dernier, le tribunal administratif de Pointe-Noire, ordonne à titre provisoire la suspension des activités de Metssa Congo.
Le 13 mai, la société introduit une citation directe à l'encontre de Cyrille Ndembi.
L'organe de la société civile, Centre d'actions pour le développement, dénonce « une tentative d'intimidation » pour « criminaliser » des efforts « légitimes » de sensibilisation aux risques sanitaires induits par l'activité industrielle.
Cyrille Ndembi assure que les riverains se tiennent disponibles pour toute contre-expertise médicale.